La croissance sera quasi nulle en 2015, affirme Riad Salamé

Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a affirmé hier que la croissance au Liban sera proche de zéro en 2015 et assuré que les taux d'intérêt ne varieront pas malgré la perspective d'évolution négative de l'économie de l'agence Standard & Poor's.
« Les développements mondiaux nous imposent une révision de la stratégie de coopération entre les banques centrales et les secteurs bancaires de nos deux pays », a déclaré Riad Salamé, à l'ouverture à Beyrouth du forum bancaire irakien, en présence notamment du président de l'Association des banques du Liban (ABL), Joseph Torbey, et du gouverneur par intérim de la Banque centrale d'Irak Ali al-Allag.
« La BDL accorde une importance toute particulière à la coopération avec l'Irak, et nous coordonnons avec la Banque centrale irakienne. Nous voulons développer cette coopération afin de faire face aux risques et d'assurer la transparence et la coopération dans la lutte contre le blanchiment d'argent », a ajouté Riad Salamé.
Concernant la situation au Liban, le gouverneur de la BDL a souligné la stabilité de la livre. « Nous assurons que la valeur de la livre va rester stable et nous nous basons dans nos assertions sur les réserves record de la Banque centrale et les initiatives visant à renforcer la confiance », a indiqué Riad Salamé. « Malgré la baisse de la perspective d'évolution de l'économie de » stable « à » négative « de l'agence Standard & Poor's, les intérêts resteront stables sur les marchés, en raison des importantes liquidités du secteur bancaire où les dépôts augmenteront cette année de 7 % », a-t-il dit.
L'agence de notation Standard & Poor's (SP) s'est montrée dans son dernier rapport pessimiste sur l'évolution de l'économie du Liban. SP a maintenu la note du pays à « B-/B », en abaissant sa perspective d'évolution de « stable » à « négative ».
Au niveau économique, le gouverneur de la BDL a affirmé que la croissance sera presque nulle en 2015. « Dans cette perspective, la BDL a proposé plusieurs initiatives notamment des plans de relance afin de soutenir la croissance. La Banque centrale proposera ainsi un nouveau plan de relance d'un milliard de dollars. Cette enveloppe pourrait atteindre 1,5 milliard de dollars. Elle sera accordée aux banques assortie d'un taux d'intérêt de 1 % et sera consacrée aux secteurs de l'immobilier et des petits projets, notamment sur l'énergie renouvelable et l'environnement », a-t-il dit.
Le président de l'ABL, Joseph Torbey, a pour sa part mis l'accent sur le rôle des banques libanaises dans le développement du secteur bancaire irakien. « L'ABL met son expertise et ses moyens à la disposition de la Banque centrale irakienne et des banques irakiennes afin de développer le secteur bancaire de ce pays conformément aux standards internationaux », a-t-il noté.