Sleiman appelle le mouvement de contestation à « rectifier le tir »

L'ancien président de la République Michel Sleiman a appelé hier le mouvement de protestation à rectifier le tir et à œuvrer en vue de mettre fin à la vacance présidentielle, soulignant la nécessité d'entendre les revendications justes de la jeunesse.
M. Sleiman, qui a reçu hier le ministre des Télécoms Boutros Harb, les députés Antoine Saad et Henri Hélou, ainsi que l'ambassadeur de Chine Zhiang Zhiang et le président de l'Association des banques, Joseph Torbey, a estimé que c'est en raison de la vacance présidentielle et du blocage du gouvernement que tous les problèmes se sont accumulés au Liban.
L'ancien chef de l'État a souligné la nécessité de faire pression pour l'élection immédiate d'un président de la République. « C'est alors que les revendications justes seront réalisées, après la formation d'un nouveau cabinet au sein duquel la société civile serait représentée », a-t-il dit, déplorant qu'une nouvelle séance pour l'élection d'un président passe sans aucune revendication sérieuse pour mettre fin au vide.
De son côté, Boutros Harb a exprimé son empathie pour le mouvement populaire, estimant qu'« il aurait dû avoir lieu depuis longtemps face à la corruption et au partage du gâteau ». « Pas tous les leaders sont pour autant mauvais », a-t-il relevé, appelant les contestataires à faire preuve de responsabilité et les meneurs parmi eux à s'asseoir autour d'une table et à élaborer une feuille de route unifiée, que « ceux parmi nous qui n'ont pas participé à la corruption et qui souhaitent des réformes tenteraient d'appliquer par les moyens constitutionnels ». Cela serait de nature à barrer la voie à « ceux qui tentent de s'infiltrer dans ce mouvement pour le paralyser ou le ridiculiser », a-t-il noté.