Rechercher
Rechercher

Économie - Finance

Le net repli de la manufacture chinoise affole les marchés mondiaux

Le repli de l'activité manufacturière, pilier traditionnel de la croissance chinoise, représente un signe supplémentaire de l'essoufflement de l'économie.

L’activité manufacturière chinoise s’est violemment contractée en août et affole les marchés mondiaux. John Ruwitch/Files/Reuters

L'activité manufacturière en Chine s'est violemment contractée en août, donnant une nouvelle preuve de l'essoufflement de l'économie du pays, ce qui alimentait hier les craintes sur la croissance mondiale et la grande nervosité des marchés.
L'activité manufacturière en Chine est le pilier traditionnel de sa croissance et deux indicateurs, l'indice PMI des directeurs d'achats et celui du cabinet Markit, ont montré qu'elle était clairement en repli. Le premier s'est établi à 49,7 en août, contre 50 en juillet, selon le chiffre officiel dévoilé hier par le Bureau national des statistiques (BNS), au plus bas depuis août 2012. L'indicateur PMI calculé indépendamment par le cabinet Markit et publié hier par le groupe de presse Caixin, dressait, lui, un tableau encore plus sombre : il est tombé à 47,3 pour août, son plus faible niveau depuis mars 2009.
Ces chiffres viennent alimenter les craintes pour la croissance mondiale et donnent la chair de poule aux marchés financiers, effrayés à l'idée que ce moteur de l'économie cale. La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a d'ailleurs prévenu hier à Djakarta que la croissance mondiale 2015 serait « probablement plus faible » que les 3,3 % prévus par le Fonds.

Nervosité des marchés
Les places financières, qui ont connu un mois d'août difficile à cause justement des craintes sur la Chine, ont été tirées vers le fond par les chiffres chinois. Tokyo a clôturé en repli de quasiment 4 %, tandis que Paris, Francfort ou Londres baissaient de près de 3 % vers 19h30 (heure de Beyrouth) et que Wall Street cédait près de 2 %.
Les indicateurs chinois nourrissent « les craintes que malgré les interventions de la Banque centrale chinoise (PBOC), il n'y ait pas grand-chose à faire pour éradiquer la tendance négative », note John Plassard, chez Mirabaud Securities, basé en Suisse.
« Après les turbulences boursières chinoises du mois d'août, c'est un nouvel élément qui incite à la prudence les investisseurs » observe Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, basé à Paris.
Dans le détail, rien n'invitait à l'optimisme : « La contraction de l'activité s'explique par le recul de la production et par celui des nouvelles commandes... qui ont diminué pour le deuxième mois d'affilée », résument des experts de la banque Nomura. Les carnets de commandes se vident, « ce qui a entraîné en août une nouvelle réduction de la production, d'une ampleur plus vue depuis quatre ans », renchérissent les experts du cabinet Caixin Insight. Parallèlement, les entreprises manufacturières « ont sabré dans leurs effectifs pour le 22e mois consécutif et le rythme de suppression des emplois s'est accéléré », notent-ils.
La croissance économique chinoise s'est stabilisée à 7 % au deuxième trimestre mais, depuis, le tableau n'a cessé de s'assombrir. Les exportations du pays se sont effondrées de quelque 8 % sur un an en juillet tandis que la production industrielle enregistrait un violent ralentissement. La consommation reste terne et la récente débâcle boursière contribue à plomber le moral des ménages.
« La croissance du PIB pourrait bien tomber sous 6,5 % au troisième trimestre », estiment les experts de la banque ANZ. Très en deçà de l'objectif annuel de 7 % que s'est fixé Pékin, ce qui représenterait déjà un plus bas depuis un quart de siècle.

Restrictions
« La récente volatilité des marchés financiers pourrait peser sur l'économie réelle et on pourrait voir des prévisions très pessimistes devenir autoréalisatrices », prévient de son côté He Fan, économiste de Caixin Insight.
Pour autant, « la faiblesse de l'activité manufacturière reflète des facteurs temporaires, comme les restrictions imposées avant le défilé militaire à Pékin », tempère Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics. Les autorités ont ainsi mis à l'arrêt dès mi-août de nombreuses usines à Pékin et dans ses environs pour garantir un ciel bleu sans pollution avant une vaste parade militaire programmée le 3 septembre pour commémorer la défaite du Japon en 1945. Le BNS a reconnu que les « mesures de contrôle de la pollution » à Pékin, Tianjin et dans la province du Hebei avaient pénalisé le PMI.
De l'avis général cependant, après une nouvelle baisse des taux d'intérêt de la PBOC la semaine dernière, le gouvernement est condamné à agir davantage.
La PBOC a injecté plusieurs centaines de milliards de yuans de liquidités fraîches dans le système financier ces deux dernières semaines via des opérations de marché régulières. « Mais tout cela restera insuffisant à doper la croissance à moyen terme. Il faudra des mesures actives de relance budgétaire pour soutenir la demande », estime-t-on chez ANZ, ce qui pourrait se traduire par des rabais fiscaux et des dépenses publiques accrues. « Nous pensons que la politique budgétaire jouera un rôle-clef », le gouvernement s'étant lui-même engagé à « accélérer sur la construction de projets d'infrastructures majeurs », abonde Yang Zhao, analyste de Nomura.
(Source : AFP)

L'activité manufacturière en Chine s'est violemment contractée en août, donnant une nouvelle preuve de l'essoufflement de l'économie du pays, ce qui alimentait hier les craintes sur la croissance mondiale et la grande nervosité des marchés.L'activité manufacturière en Chine est le pilier traditionnel de sa croissance et deux indicateurs, l'indice PMI des directeurs d'achats et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut