Turquie : le président approuve la composition du gouvernement provisoire (agence officielle)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a approuvé vendredi soir la composition d'un gouvernement transitoire présenté par son Premier ministre, pour gérer le pays jusqu'aux élections législatives anticipées en novembre, a annoncé l'agence officielle Anatolie.

"Notre président Recep Tayyip Erdogan (...) a accepté le gouvernement intérimaire proposé et porté par Ahmet Davutoglu", a indiqué le site internet de la présidence turque, après une rencontre de près d'une heure entre les deux hommes à Ankara.

La composition de ce gouvernement intérimaire, encore inconnue, doit être annoncée au cours d'une conférence de presse à 17H40 GMT, a précisé le bureau du Premier ministre. Deux parlementaires du Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde) devraient entrer au gouvernement transitoire mené par l'AKP, selon plusieurs sources locales. Ce serait ainsi la première fois dans l'histoire de la Turquie que des membres d'un parti kurde entrent dans un gouvernement.

Selon la Consitution, ce gouvernement provisoire n'a pas besoin de la confiance du Parlement, l'accord de la présidence suffisant. Le gouvernement intérimaire devra conduire les affaires du pays jusqu'aux législatives anticipées, fixées au 1er novembre par le Haut Conseil électorale, et sortir ainsi le pays d'une impasse politique.

L'AKP, la formation islamo-conservatrice de M. Erdogan, qui règne sans partage depuis 13 ans, a subi en juin un revers électoral en perdant sa majorité absolue, le contraignant à des pourparlers avec les deux principaux partis d'opposition. En vain.

Une alliance entre le parti islamo-conservateur et le parti prokurde du HDP est inédite dans un pays où les affrontements sont désormais quotidiens entre l'armée et les rebelles kurdes du PKK. La Turquie a en effet lancé une "guerre contre le terrorisme" le 24 juillet, visant essentiellement le PKK, dans ses positions retranchées en Irak et en Syrie du PKK, qui en réponse a rompu un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2012. Depuis le début de l'offensive, plus de 60 membres des forces de sécurité turques sont morts dans des attaques revendiquées ou attribuées au PKK.