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Culture - Exposition

Abstrait ou figuratif, l’amalgame reste joyeux

Le musée Guiragossian se transforme en un éventail de découvertes picturales, au total près d'une centaine réunies sous l'intitulé « Beirut Art Discovery » *.

« Gibran », Alberto Nehmé, 2015.

« Il s'agit là d'un panorama aux facettes multiples, riche de sa diversité et chargé de vitalité. » C'est en ces termes que les responsables du musée Emmanuel Paul Guiragossian présentent l'édition 2015 du « Beirut Art Discovery ».
Entouré d'un verger d'arbres exotiques sauvés du chantier du City Mall, le musée se veut en effet un lieu ouvert aux créateurs, invités régulièrement à partager le monumental atelier d'Emmanuel, fils de Paul Guiragossian. Comme chaque année, ce lieu se transforme en un éventail de découvertes picturales, au total près d'une centaine, réunies dans la grande salle d'exposition. L'accrochage ne sépare pas les artistes en zones, mais laisse délibérément se côtoyer abstrait et figuratif en un joyeux amalgame... La sélection de l'exposition fait preuve d'une grande diversité de styles, parcourant ainsi les tendances de la peinture contemporaine au Liban.
Parmi les talents à (re)découvrir : Charles Khoury, qui propose des peintures très léchées, une touche graffiti maîtrisée et géométrisée. L'artiste extrait d'un fond coloré uniforme des silhouettes colorées, découpées de lignes franches. Alberto Nehmé réalise des portraits évidés et dénués de traits, se concentrant sur les volumes et les couleurs. Son portrait de Gibran, au contraire, dessine en noirs les creux de la bouche et des yeux du célèbre poète. Quant à ses paysages, ils diffusent une palette floutée. Rawia Ghandour Zantout sème une infinité de touches pâteuses sur sa toile, un champ de lilas s'étale devant nos yeux, dégradé dans la profondeur de la toile. Sensation haptique, on a envie de mettre les mains dedans ! Caroline Semerdjian croque sur papier, quant à elle, un sujet infiniment plus grave. Celui de la destruction, à Damas, de son quartier ; elle reconstruit ce chaos et l'exprime à travers des lignes colorées qui convergent vers le centre, où trois silhouettes marchent encore dans un fragment d'accalmie. Maria Arida fleurit indéfiniment ses peintures de motifs colorés. Raouf Rifaï expérimente sur différentes dimensions de toiles la puissance optique d'un all-over pointilliste bleu. Massimo Catalani dessine avec les pigments des différentes terres des villages libanais, de l'écru au brun foncé, en passant par l'ocre. Les découvertes picturales côtoient le nu tout en chair et en pastels de L. Mouradoff, un travail datant de 1950, et les peintures sur liège du célèbre Louaï Kayali.
Comme dans presque toute exposition collective, la sélection présente ici reste malheureusement inégale. L'on passe à côté de certaines toiles sans vraiment les voir, elles s'effacent en quelque sorte devant d'œuvres plus éloquentes. Mais l'on retient, au final, une volonté de présenter, ensemble, des artistes amateurs ou confirmés, entre « découverte et continuité ».
Dans tous les cas, il y en a pour tous les goûts !

*Jusqu'au 30 août, de 16h à 22h, musée Emmanuel Paul Guiragossian, Jdeidé.

« Il s'agit là d'un panorama aux facettes multiples, riche de sa diversité et chargé de vitalité. » C'est en ces termes que les responsables du musée Emmanuel Paul Guiragossian présentent l'édition 2015 du « Beirut Art Discovery ».Entouré d'un verger d'arbres exotiques sauvés du chantier du City Mall, le musée se veut en effet un lieu ouvert aux créateurs, invités...

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