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Liban - #LaRépubliquePoubelle

Salam : La patience a des limites

Tammam Salam, hier, au cours de sa conférence de presse.

C'est un Tammam Salam calme, mais déterminé a faire parvenir son message aux citoyens autant qu'aux membres du gouvernement, qui a pris la parole hier avant-midi au Sérail.
Le Premier ministre a entamé sa conférence de presse par une analyse des causes de la manifestation de samedi soir, soulignant que les causes de la grogne « ne datent pas d'hier », mais qu'elles sont le résultat d'une accumulation d'absence, de négligence et de complications que nous vivons au quotidien et que nous subissons.
Dans un message d'appui aux manifestants du mouvement « Vous puez ! », il a affirmé « toujours porter en estime les honnêtes gens qui crient leur ras-le-bol ». Revenant sur les violences qui ont émaillé le mouvement de protestation de samedi, M. Salam a indiqué qu'il n'avait d'autre choix que « d'assumer la responsabilité de ce qui s'est produit, notamment en ce qui concerne l'usage disproportionné de la force face aux représentants de la société civile ». Et d'ajouter : « Il est possible que certains aient saisi l'occasion pour faire monter la tension, mais quoi qu'il en soit, nous ne sommes pas leurs ennemis, et tous ceux qui sont à l'origine de destruction et de dégâts assumeront leurs responsabilités. »
Dans une allusion claire à l'usage de la force, et notamment le tir à balles réelles face aux manifestants, M. Salam a martelé que « cette affaire ne passera pas sans que des comptes soient rendus, à tous les niveaux et en profondeur ». « Nous ne pouvons permettre que cela soit classé sans suites et sans poursuites », a-t-il ajouté. « Chaque responsable devra rendre des comptes, quant à moi, au niveau personnel, je ne protégerai personne, a-t-il également dit. Tout le monde sans exception va assumer ses responsabilités. » Et d'insister : « Manifester est un droit constitutionnel et ce qui s'est passé hier est une énorme responsabilité que nous devons tous assumer. »
Le Premier ministre a par ailleurs, et dans un message fort aux manifestants, stigmatisé « les déchets politiques » qui empêchent toute prise de décision. « Toutes les forces politiques qui empêchent d'élire un président, qui bloquent l'action du gouvernement et le travail parlementaire sont responsables de la gravité de la situation », a asséné M. Salam, rappelant avoir, plusieurs fois depuis sa nomination, mis en garde contre les blocages. « Les déclarations de ces dernières 24 heures montrent que l'ensemble des responsables politiques versent dans la surenchère et dans la division », a ajouté le chef du gouvernement. Il a aussi tenu à rappeler dans ce contexte qu'il « fait partie de ceux qui ont enduré énormément de complications parce que j'estime que les citoyens méritent d'avoir quelqu'un qui se tient à leurs côtés ». « Je suis l'un des vôtres, du côté du peuple », a affirmé le Premier ministre. Il a également mis en garde contre la récupération politique que certaines forces politiques tentent d'opérer. « Si vous voulez faire la révolution, faites-la face à tous les responsables politiques, sans exception », a-t-il déclaré, leur demandant de ne pas « tomber le piège ». « La patience dont j'ai su faire preuve n'est rien en comparaison avec leur patience », a-t-il noté.

Pas de solution miracle
S'attardant d'autre part sur le dossier des déchets ménagers, le Premier ministre a indiqué qu'il n'existe pas de « solution miracle ». « Vous avez tous les droits de demander des comptes face à tout ce qui se passe », a affirmé M. Salam, avant de rappeler qu'il avait appelé à la tenue d'un Conseil des ministres jeudi prochain. « Nous allons vers une situation financière catastrophique qui classera le Liban dans la catégorie des États défaillants et je ne serai pas partenaire de cette débâcle », a-t-il fait remarquer. « Je suis patient, mais la patience a des limites. Et ma patience est liée à la vôtre. Si vous décidez de patienter, je serai avec vous, et si vous ne le voulez pas, je serai également avec vous. »
Répondant par ailleurs aux questions des journalistes, le Premier ministre a souligné que la séance ministérielle de jeudi « devra être fructueuse, sinon ce sera la dernière ».

C'est un Tammam Salam calme, mais déterminé a faire parvenir son message aux citoyens autant qu'aux membres du gouvernement, qui a pris la parole hier avant-midi au Sérail.Le Premier ministre a entamé sa conférence de presse par une analyse des causes de la manifestation de samedi soir, soulignant que les causes de la grogne « ne datent pas d'hier », mais qu'elles sont le résultat d'une...

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