Turquie
La livre continue de plonger, plombée par la crise politique et sécuritaire
La livre turque a poursuivi sa glissade hier, inscrivant un nouveau plus bas historique face au dollar et à l'euro sur fond d'une crise politique et sécuritaire en Turquie. Le Premier ministre islamo-conservateur, Ahmet Davutoglu, a lancé un appel au calme depuis Ankara, évoquant une « réaction réflexe ».
La devise nationale turque (TL) s'est brièvement échangée à 3,0031 TL pour un dollar hier à 6h00 (heure de Beyrouth), selon les données fournies par l'agence Bloomberg, avant de retrouver quelques couleurs, s'établissant à 2,90 TL en fin de journée.
La Bourse d'Istanbul, également éprouvée, perdait 1,65 % par rapport à la clôture de la veille.
La livre turque a baissé de 10,6 % en un mois face au dollar, et de 27,8 % depuis le début de l'année. L'euro s'est aussi fortement apprécié contre la livre et s'échangeait à 3,32 TL en début de matinée. La dépréciation de la monnaie turque pour une seule journée s'est établie à 2,5 %.
Les investisseurs sont inquiets du contexte politique incertain et de la perspective d'élections législatives anticipées après l'échec des négociations menées par M. Davutoglu pour former un gouvernement de coalition à la suite du scrutin du 7 juin.
Pakistan
Islamabad lance avec Pékin la construction de deux centrales nucléaires
Le Pakistan a lancé hier avec l'aide de la Chine la construction de deux centrales nucléaires près de la mégalopole de Karachi (Sud), destinées à réduire la crise énergétique qui plombe son économie mais qui suscitent des inquiétudes.
Certains experts et habitants soulignent notamment que cette région côtière très peuplée est vulnérable aux secousses sismiques et aux tsunamis, et que ce modèle de centrales n'a jamais encore été testé dans des conditions réelles.
« Les deux nouvelles centrales nucléaires K2 et K3 seront édifiées près de celle de Kanupp, la centrale de Karachi construite il y a 43 ans », a déclaré le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif.
Les deux nouvelles centrales, dont la construction devrait être achevée en janvier 2020, ajouteront 1 100 mégawatts au réseau électrique national, selon les autorités.
En été, la chaleur étouffante de Karachi, qui peut atteindre jusqu'à 50°C, peut creuser le déficit électrique du réseau local à 4 000 mégawatts, nourrissant d'incessantes coupures d'électricité, imposées par les autorités faute de pouvoir répondre à la demande.
« Notre priorité est de mettre fin à ces coupures », a souligné M. Sharif.
Pékin avait annoncé début 2014 qu'elle allait aider le Pakistan à construire ces deux centrales d'un coût de quelque 5 milliards d'euros, via un prêt du même montant accordé par sa banque publique Exim, à un taux préférentiel et à rembourser sous 20 ans.