Sur le campus, on affirmait que le mouvement de l'Éveil envisagerait de distribuer aujourd'hui son programme d'action. La journée d'hier a été marquée par la distribution du programme des nationalistes-sociaux (ex-PPS) qui affirment en substance que « les étudiants de l'UL se trouvent en face d'un grand défi : "la constitution d'un front regroupant les éléments ayant rejeté à la fois la gauche opportuniste et sans couleur et la droite aux slogans creux". »
On attend par ailleurs pour aujourd'hui, parmi les étudiants, la publication du « programme minimum d'action commune » du Front de gauche proclamé la semaine dernière et qui regroupe les Comités d'action (contrôlés par l'Organisation d'action communiste au Liban), l'Union de la jeunesse démocratique (organisation de jeunesse du PCL), les organisations universitaires des Baas – national et régional – et les socialistes progressistes (PSP).
Comme chaque année à pareille époque, les candidatures affluent au comité exécutif, mais de nombreux retraits seront opérés avant l'expiration du délai de dépôt des candidatures demain mercredi.
Il se confirme toutefois que la bataille prendra finalement l'allure d'un affrontement entre le « Front de gauche » et la droite traditionnelle.
À l'AUB
À l'Université américaine, où la situation s'était relativement stabilisée depuis la crise, le président, le Dr Samuel Kirkwood, a annoncé hier la « réintégration de tous les étudiants qui, suspendus après le mouvement de grève, avaient déposé auprès des autorités » universitaires une demande de réadmission.
À l'USJ
De source bien informée on apprenait hier que des tractations se déroulaient actuellement entre M. Joseph Moghabghab (PNL) et M. Joseph Chader (Kataëb) afin de trouver une solution à la crise qui oppose les représentants des deux partis rue Huvelin. Cette crise a pour origine la bataille pour la présidence du comité exécutif de l'Union des étudiants, fonction briguée par Michel Samaha (Kataëb) et Georges Adwan (PNL). Les interventions de M. Moghabghab auprès de M. Chader ont pour but d'amener Michel Samaha (qui avait déclaré qu'il ne « céderait à aucune sorte de pression d'où qu'elle vienne ») à revenir sur ses positions afin de permettre à Adwan d'accéder à la présidence du comité de l'Union.
11 janvier 1972