Un leader de l'opposition à Bahreïn, arrêté en juillet peu après avoir été libéré de prison, comparaîtra à nouveau devant la justice en août pour avoir "prôné un changement politique par la force", ont rapporté mercredi des sources judiciaires.
Ibrahim Charif avait été libéré le 19 juin en vertu d'une amnistie royale après avoir passé quatre ans derrière les barreaux pour implication dans les violences ayant accompagné le mouvement de protestation animé par la majorité chiite en 2011. Mais il avait été de nouveau arrêté mi-juillet pour "violation de la loi".
Dans un communiqué diffusé tard mardi par l'agence officielle BNA, le procureur Waël Buallay a indiqué que le ministère public avait déféré devant la justice "un individu" accusé d'avoir "prôné un changement politique par la force et les menaces, et incité à la haine contre le régime". Le communiqué n'a pas donné le nom du prévenu mais des sources judiciaires ont affirmé qu'il s'agissait de M. Charif.
La première audience du procès doit avoir lieu le 24 août devant la Haute cour criminelle, selon le communiqué. "En incitant à la haine et en appelant à la violence pour obtenir des changements politiques, l'accusé a montré qu'il est toujours engagé dans ses activités (...) criminelles pour lesquelles il avait déjà été condamné", poursuit le communiqué.
M. Charif est encore accusé d'avoir prôné "des troubles violents" dans une "tentative directe de porter atteinte à la stabilité du royaume et de renverser le régime". Le prévenu avait joué un rôle de premier plan dans le mouvement de contestation lancé en 2011 par l'opposition, qui réclame des réformes politiques dans ce petit royaume du Golfe dirigé par une dynastie sunnite.
Selon des sources de l'opposition, M. Charif a été arrêté en juillet dernier pour avoir critiqué la politique du gouvernement, lors d'une cérémonie à la mémoire de l'une des victimes de la répression du mouvement de contestation. Au moins 89 personnes ont été tuées dans les violences depuis 2011 et des centaines arrêtées et jugées, selon des ONG des droits de l'Homme.
Siège de la Ve flotte américaine, Bahreïn, un petit royaume de 1,3 million d'habitants, a organisé en novembre 2014 des élections, boycottées par l'opposition.
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