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Moyen Orient et Monde - Analyse

La gaffe de trop pour Trump ?

Le milliardaire a provoqué un tollé en proférant des propos sexistes à l'encontre d'une journaliste et, surtout, en refusant de s'excuser.

« Il y a une différence entre éviter le politiquement correct et être un crétin », a ironisé un conseiller et stratège républicain à propos de Donald Trump. Mandel Ngan/AFP

Le milliardaire Donald Trump domine la course à la primaire républicaine pour la présidentielle américaine de 2016. Mais ses commentaires insultants et sa menace de se présenter en indépendant pourraient retourner la situation.
« Il y a une différence entre éviter le politiquement correct et être un crétin », lance Brian McClung, un conseiller et stratège républicain. Les dirigeants et candidats républicains « doivent réagir et dénoncer le genre de stupidité que profère Donald Trump », souligne l'analyste.
Forte personnalité et grand habitué des dérapages, M. Trump a bousculé la campagne des primaires républicaines. Dernière polémique en date : son refus de s'excuser après des commentaires visant Megyn Kelly, une journaliste vedette de la chaîne conservatrice Fox News, qu'il a semblé accuser de poser des questions musclées parce qu'elle avait ses règles. « C'est elle qui devrait me présenter ses excuses », a-t-il assuré lundi sur la chaîne MSNBC, refusant de revenir sur ses propos malgré la polémique qui ne désenflait pas trois jours après. « On pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son... où que ce soit », avait-il lancé vendredi à propos de Megyn Kelly, qui avait coprésenté le premier débat télévisé des primaires républicaines la veille. Cette remarque a provoqué une vague d'indignation au sein même du camp républicain.
M. Trump avait auparavant fait grand bruit en assurant que les immigrés mexicains étaient des violeurs, puis mis en doute le statut de héros de guerre du sénateur républicain John McCain.

En tête des sondages
Loin de le plomber, ses déclarations semblent toucher la corde sensible d'une partie de l'électorat républicain : il caracole en tête des sondages. Une pole position confirmée lundi par la première enquête réalisée depuis le débat du 6 août entre les dix principaux prétendants républicains à la Maison-Blanche auprès d'électeurs potentiels à la primaire. L'homme d'affaires creuse même son avantage dans un autre sondage, également publié lundi.
Face à l'enthousiasme de ses supporteurs, l'inquiétude grandit dans les rangs de l'establishment républicain, désireux de voir un candidat solide et sérieux sortir vainqueur de la primaire pour affronter la probable candidate démocrate, Hillary Clinton. Donald Trump s'est déjà mis à dos de grands noms républicains et ses remarques sur la journaliste lui ont valu un camouflet : être ôté de la liste des invités à un important rassemblement politique de conservateurs, ce week-end à Atlanta.
Signe d'une réorientation? M. Trump a annoncé des changements dans sa campagne, avec notamment le départ ce week-end d'un de ses principaux conseillers, Roger Stone. Le milliardaire a assuré l'avoir « renvoyé ». Son ex-conseiller assure, lui, être parti parce que la campagne s'éloignait des « sujets essentiels ».
Sa campagne pourrait durer jusque début 2016 et le premier vote de la primaire dans l'Iowa, mais « c'est là que la candidature Trump se termine », augure Brian McClung. Mais même si les républicains parviennent à se débarrasser de lui, le milliardaire tapageur pourrait continuer à les faire cauchemarder, en se présentant en indépendant, comme il l'a déjà laissé entendre. « Ça serait très effrayant » pour les républicains, analyse Mac McCorkle, professeur à l'université de Duke. « Même si sa candidature s'effilochait et ne représentait finalement pas une grande menace en tant que troisième option, il pourrait bien dicter le cours de la campagne et cela pourrait grandement bénéficier à Hillary Clinton », analyse-t-il.
Michael MATHES/AFP

Le milliardaire Donald Trump domine la course à la primaire républicaine pour la présidentielle américaine de 2016. Mais ses commentaires insultants et sa menace de se présenter en indépendant pourraient retourner la situation.« Il y a une différence entre éviter le politiquement correct et être un crétin », lance Brian McClung, un conseiller et stratège républicain....

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