Le secrétaire du Renouveau démocratique, Antoine Haddad, a fait hier une déclaration portant sur les développements internes, notamment les nominations sécuritaires. « Il n'y a rien de surprenant dans le report du passage à la retraite des hauts responsables sécuritaires : cette affaire était déjà tranchée en politique et dans les esprits depuis des mois, et a bénéficié de l'appui de toutes les parties, à l'exclusion du bloc du Changement et de la Réforme. Ce qui en a accéléré la mise en œuvre, jeudi dernier, était l'échéance du départ à la retraite du chef d'état-major », a-t-il souligné.
Commentant « la campagne menée contre cette démarche », Antoine Haddad a relevé que « ce report n'est pas isolé, mais il est le fruit du blocage, lui-même né de la vacance présidentielle, celle-ci étant, pour sa part, le résultat de l'implication du Hezbollah dans la guerre syrienne ».
« Ceux qui disent aujourd'hui que le report du départ à la retraite des officiers est une violation de la loi et de la Constitution n'a, en contrepartie, pas bronché face à l'implication du Liban dans une guerre ouverte en Syrie, qui a gelé toutes les activités de l'État au Liban », a-t-il poursuivi.
Insistant sur l'appui du Hezbollah à la décision de repousser le départ à la retraite des responsables sécuritaires, il a ajouté que « le général Michel Aoun (chef du bloc du Changement et de la Réforme) ne peut aller loin dans sa contestation, sans le Hezbollah. Or celui-ci continue de s'attacher au minimum de stabilité au Liban (...) et c'est lui qui dirige son alliance avec le CPL ».
Cela sans compter que « le général Aoun n'a même pas réussi à convaincre les chrétiens que sa lutte pour la nomination du général Chamel Roukoz est une lutte pour les droits des chrétiens ». Le secrétaire du Renouveau a néanmoins estimé que le chef du Courant patriotique libre « n'a pas perdu toutes les chances d'accéder à la présidence. Il lui faudra, pour ce faire, réajuster son positionnement politique de manière à mettre en relief sa capacité à innover des solutions face aux défis déterminants, en œuvrant par exemple à calmer les tensions sunnito-chiites, ou pour convaincre le Hezbollah de se retirer de Syrie ».
Liban
Antoine Haddad : L’issue des nominations sécuritaires est le résultat de la vacance présidentielle
OLJ / le 10 août 2015 à 00h00