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Irak : des milliers de manifestants contre la corruption

Des milliers d'Irakiens ont manifesté vendredi à Bagdad et dans le sud du pays contre la corruption et la vétusté des services publics dont celui de l'électricité couramment coupée, exigeant que les responsables rendent des comptes.

"Nous mettrons les corrompus dehors", ont scandé les manifestants réunis sur la place Tahrir dans la capitale irakienne, en agitant des drapeaux irakiens.
"Vous tous, tous ensemble, au tribunal, vous êtes tous des voleurs", "Vendredi après vendredi, nous mettrons les corrompus dehors", a chanté la foule.
Une manifestation a également eu lieu à Nassiriyah, dans le sud du pays, pour réclamer les mêmes exigences, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Depuis plusieurs semaines, à Bagdad et dans d'autres villes, des manifestations sont organisées contre la mauvaise qualité des services publics, et particulièrement les coupures d'électricité, qui laissent les Irakiens sans courant plusieurs heures par jours par des températures dépassant les 50° Celsius.
Les manifestants, majoritairement des Irakiens laïcs, accusent la corruption et l'incompétence de la classe politique d'être la cause de la vétusté des services publics.

Nabil Jassem, l'un des organisateurs, a expliqué que les manifestant demandaient entre autres l'amélioration du service de l'électricité et de nouvelles mesures de lutte contre la corruption.
"Si quelqu'un imagine que cette manifestation vise un ministre ou un responsable en particulier, je tiens à corriger, et dire qu'elle est contre tous ceux qui ont été responsables du dossier de l'énergie de 2003 à aujourd'hui", a-t-il dit à l'AFP, appelant le Premier ministre Haider al-Abadi à prendre en charge lui-même cette question.

Haider al-Abadi a pris ses fonctions il y a près d'un an, promettant d'agir avec fermeté contre la corruption qui avait marqué le mandat de son prédécesseur, Nouri al-Maliki.

Ce dernier avait été accusé de n'avoir pas su résoudre les nombreux problèmes des Irakiens, confrontés à un chômage endémique, une corruption rampante et des services publics quasi-inexistants, outre les violences meurtrières.

Mais plusieurs observateurs estiment que les mécanismes de corruption existent encore aujourd'hui.
Dans ce contexte, la plus haute autorité chiite en Irak, l'ayatollah Ali al-Sistani, a appelé vendredi M. Abadi, lui-même un chiite, à "être plus courageux" dans sa lutte contre la corruption.
M. Abadi "doit être plus audacieux et courageux dans ses réformes", a déclaré Ahmed al-Safi, représentant d'Ali Al-Sistani, qui vit reclus, dans un prêche lors de la grande prière à Kerbala, au sud de Bagdad.

Le Premier ministre "ne devrait pas se satisfaire des quelques petits pas qu'il a récemment annoncés", a ajouté M. Safi. Il devrait "prendre d'importantes décisions et des mesures drastiques pour lutter contre la corruption et protéger la justice sociale".

M. Abadi devrait "demander des comptes aux partis politiques, et donner les noms de ceux qui se mettent en travers des réformes, peu importe qui ils sont".

Le Premier ministre a immédiatement réagi.
"Je déclare mon engagement total à suivre les conseils de la marjaïya (l'autorité religieuse chiite), qui a exprimé les inquiétudes et les aspirations du peuple irakien", a-t-il dit dans un communiqué.
M. Abadi a ajouté préparer un plan de lutte anticorruption et invité les autres partis politiques à y contribuer.

Des milliers d'Irakiens ont manifesté vendredi à Bagdad et dans le sud du pays contre la corruption et la vétusté des services publics dont celui de l'électricité couramment coupée, exigeant que les responsables rendent des comptes."Nous mettrons les corrompus dehors", ont scandé les manifestants réunis sur la place Tahrir dans la capitale irakienne, en agitant des drapeaux...