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Moyen Orient et Monde - Conflit

La Turquie prépare une offensive d’« envergure » contre l’EI

L'Iran va présenter à l'Onu un nouveau plan de paix pour la Syrie.

La Russie et les États-Unis n’ont pas été en mesure de définir une approche commune dans la lutte contre l’EI, a déclaré hier le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à l’issue de son deuxième entretien en quelques jours avec son homologue américain, John Kerry. Brendan Smialowski / Pool / Reuters

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a annoncé hier que la Turquie allait bientôt lancer une « lutte d'envergure » contre le groupe État islamique (EI) dans le nord de la Syrie, après avoir bombardé quasi exclusivement des positions kurdes en Irak depuis deux semaines.
Les États-Unis encouragent depuis longtemps la Turquie, alliée au sein de l'Otan, à accentuer la lutte contre l'EI, ce qu'Ankara s'était montré réticent à faire jusqu'à il y a peu. Cette position dénoncée régulièrement en Turquie et à l'étranger a changé après une attaque sanglante attribuée à l'EI le 20 juillet qui a coûté la vie à 32 personnes sur le sol turc, dans le Sud frontalier avec la Syrie. Ankara a ensuite lancé le 24 juillet une « guerre contre le terrorisme » visant simultanément le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et les combattants de l'EI dans le Nord syrien. Mais jusqu'à présent, les raids ont visé en très grande majorité la rébellion kurde et ont mis un terme à presque trois années d'accalmie et un fragile processus de paix.
Selon M. Cavusoglu, la Turquie entraîne et équipe des membres de l'opposition modérée syrienne. « Actuellement, avec les États-Unis, nous entraînons et équipons l'opposition modérée et nous allons aussi démarrer notre combat contre Daech (acronyme arabe de l'EI), bientôt, et de manière efficace », a-t-il assuré. M. Cavusoglu a par ailleurs souligné, cité par l'agence progouvernementale turque Anatolie, que « les avions américains ont commencé à arriver » en Turquie, sans donner plus de précisions.
Hier un drone américain a bombardé une cible de l'EI dans la zone contrôlée par les islamistes dans le nord de la Syrie, selon un responsable turc. Il s'agit de la première opération aérienne de ce type par un drone armé américain parti de la base d'Incirlik dans le sud de la Turquie, a-t-il précisé. « Un drone américain a procédé aujourd'hui (mercredi) à un raid aérien en Syrie près de Raqqa », a indiqué, sous couvert d'anonymat, ce responsable.

Initiative iranienne
Dans ce contexte, le ministre syrien des Affaires étrangères a déclaré hier que le pouvoir syrien soutiendra les initiatives contre l'EI si elles sont coordonnées avec Damas. À défaut, il les considérera « comme une atteinte à la souveraineté syrienne », a ajouté Walid Moallem, cité par la télévision publique syrienne. Le chef de la diplomatie syrienne s'exprimait lors d'une visite en Iran, principal allié régional du président syrien Bachar el-Assad.
M. Moallem a rencontré hier le président iranien Hassan Rohani qui l'a assuré que son pays continuerait « à utiliser toutes ses capacités et possibilités politiques pour éliminer les problèmes, instaurer la stabilité et la paix et satisfaire les demandes du peuple syrien ».
L'Iran va présenter au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, un nouveau plan de paix pour mettre fin à la guerre en Syrie, a par ailleurs annoncé un responsable iranien. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, qui a fait cette annonce à la chaîne de télévision al-Mayadeen, n'a toutefois pas précisé les détails de ce plan. Mais il a souligné qu'il s'agissait de « l'un des plus efficaces et sérieux » jamais présentés « à l'Onu et aux acteurs internationaux ». Selon al-Mayadeen, le texte propose « un cessez-le-feu immédiat en Syrie, la formation d'un gouvernement d'unité nationale, l'amendement de la Constitution (...) en vue d'assurer le droit des minorités ethniques et religieuses et la tenue d'élections supervisées par des observateurs internationaux ».

Rencontre Kerry-Lavrov
Parallèlement, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a rencontré à Kuala Lumpur son homologue russe Sergueï Lavrov. Ils ont abordé « la situation en Syrie, notamment l'importance de trouver une solution politique » à la guerre, selon un responsable américain. « Nous sommes tous d'accord sur le fait que l'État islamique est une menace globale. Nous sommes d'accord sur le fait qu'il faut unir nos efforts pour lutter contre ce phénomène au plus vite. Mais nous n'avons pas d'approche commune sur la manière concrète de le faire », a résumé M. Lavrov, cité par Interfax.
Enfin, la coalition de l'opposition syrienne a accepté de se rendre à Moscou, principal allié du régime de Damas, pour y rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères, a indiqué hier à l'AFP un responsable de l'opposition. « Le chef de de la coalition Khaled Khoja a reçu début août une invitation pour rencontrer Sergueï Lavrov. Nous avons décidé de nous y rendre mais la date n'a pas encore été fixée », a déclaré Hicham Marwa, l'adjoint de M. Khoja.
(Sources : agences)

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a annoncé hier que la Turquie allait bientôt lancer une « lutte d'envergure » contre le groupe État islamique (EI) dans le nord de la Syrie, après avoir bombardé quasi exclusivement des positions kurdes en Irak depuis deux semaines.Les États-Unis encouragent depuis longtemps la Turquie, alliée au sein de l'Otan, à accentuer la lutte...
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