En fait, toute cette rage que l'on déverse sur les réseaux sociaux depuis quelques jours n'est pas dirigée contre la classe politique. Elle est dirigée contre nous-mêmes. Nous qui nous laissons faire, humilier, voler, berner, insulter, rabaisser, subir et mourir.
Parce que, finalement, nos dirigeants sont les mêmes depuis 40 ans. Et ils font ce qu'ils ont toujours fait depuis 40 ans. Avant ils nous bombardaient d'obus, maintenant ils nous bombardent de conneries. Avant ils volaient l'argent public, maintenant ils volent l'argent public. Avant ils nous vendaient aux plus offrants, maintenant ils nous vendent aux plus offrants. Avant ils nous divisaient, maintenant ils nous divisent. Avant ils détruisaient Beyrouth, maintenant ils détruisent Beyrouth. Avant ils détruisaient le Liban, maintenant ils détruisent le Liban. Avant ils nous prenaient pour des cons, maintenant ils nous prennent pour des cons. Qu'est-ce qui a changé? Nous. Nous, on a changé. On est devenu une société civile cultivée, courageuse, civilisée, intelligente, ouverte, innovante. Alors on a la rage. Parce qu'on se croit impuissants. Alors que le pouvoir, c'est nous qui l'avons. Mais on n'a pas le temps de le prendre ce pouvoir. Juste parce qu'on est trop occupé à s'étriper sur les réseaux sociaux pour défendre telle idée prônée par tel zaim qui, pendant ce temps, compte son argent.
Tania HADJI-THOMAS
Tant que le Rastignac de Rabié (82 ans) veut à lui la Présidence, à un gendre le poste de chef de l'état-major et à l'autre gendre les ministères juteux, rien n'ira dans notre République bananière. Donnez-lui un billet "one way" pour Téhéran.
14 h 53, le 06 août 2015