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Moyen Orient et Monde

Le Parti des travailleurs du Kurdistan, l’ennemi de trente ans d’Ankara

Des manifestants prokurdes exhibant des drapeaux à l’effigie d’Abdullah Öcalan, fondateur du PKK, à Bruxelles, le 28 juillet 2015. Belga/Nicolas Maeterlinck/AFP

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dont les combattants sont ciblés comme « terroristes » par la Turquie au même titre que ceux du groupe État islamique (EI), est en lutte depuis plus de 30 ans contre le pouvoir central d'Ankara. L'attentat sanglant du 20 juillet à Suruç (sud de la Turquie), attribué à l'EI, et les représailles tous azimuts qu'il a déclenchées semblent avoir anéanti tout espoir d'un règlement rapide de ce conflit meurtrier.

Les objectifs du PKK
Fondé en 1978 par Abdullah Öcalan et d'inspiration marxiste-léniniste, le PKK réclamait à l'origine l'indépendance de la zone kurde de Turquie, dans le sud-est anatolien où vit la majorité des quelque 15 millions de Kurdes du pays (près de 20 % de la population). Tout en se présentant comme un mouvement de guérilla, sa revendication s'est assouplie avec le temps en une demande d'autonomie au sein d'un système fédéral. Le PKK demande également une amnistie pour les rebelles garantissant leur participation à la vie politique et la libération de leur chef Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie sur une île-prison du nord-ouest de la Turquie.

Ses moyens et ses alliés
Son potentiel militaire est jugé assez limité : 3 000 à 5 000 combattants, selon l'Institut international des études stratégiques (IISS) de Londres.
Les experts estiment que la branche armée du PKK, les Forces de défense du peuple (HPG), a perdu plus de la moitié de ses effectifs depuis le pic de son action armée à la fin des années 1990. Sur le plan intérieur turc, le PKK est considéré comme proche du Parti démocratique des peuples (HDP), un des grands vainqueurs des récentes législatives où il a obtenu 80 députés. Le succès du HDP a surtout nui au parti au pouvoir, l'AKP, qui a perdu la majorité absolue qu'il détenait depuis son arrivée au pouvoir en 2002. À l'extérieur, le PKK entretient de forts liens avec le parti kurde syrien, le Parti de l'union démocratique (PYD). En Syrie, les milices du PYD sont en première ligne dans la lutte contre l'EI et constituent le principal allié sur le terrain de la coalition internationale antijihadistes menée par les États-Unis. Les bases arrière du PKK sont nichées dans les montagnes du nord de l'Irak, où ses combattants ont récemment affronté l'EI qui s'en prenait à la minorité kurde yazidie. L'armée turque a bombardé ce sanctuaire kurde en Irak lors de ses derniers raids.

Ses actions en Turquie
Le PKK a décrété en août 1984 la lutte armée contre le pouvoir central d'Ankara. Selon un bilan officiel, les violences liées au conflit ont fait depuis plus de 40 000 morts. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les États-Unis et l'Union européenne (UE). Après plusieurs tentatives avortées de pourparlers, le président Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, a repris à l'automne 2012 les discussions avec le PKK. En mars 2012, le mouvement proclamait un cessez-le-feu unilatéral. Cette trêve a volé de facto en éclats après l'attentat du 20 juillet à Suruç, qui a visé de jeunes militants kurdes.
(Source : AFP)

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dont les combattants sont ciblés comme « terroristes » par la Turquie au même titre que ceux du groupe État islamique (EI), est en lutte depuis plus de 30 ans contre le pouvoir central d'Ankara. L'attentat sanglant du 20 juillet à Suruç (sud de la Turquie), attribué à l'EI, et les représailles tous azimuts qu'il a déclenchées semblent...

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