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Économie - Jordanie

Un plan d’urgence pour relancer le tourisme, plombé par l’insécurité

La citadelle de Amman ne suffit plus à convaincre les touristes de choisir la Jordanie comme destination. Khalil Mazraawi/AFP

La Jordanie a décidé d'établir un « plan d'urgence » pour tenter de relancer un secteur touristique fortement pénalisé par la situation régionale sur le plan sécuritaire
« Depuis trois jours aucun touriste n'a franchi la porte, chaque année est pire que la précédente », se lamente Mohammad, gérant d'une boutique de souvenirs dans le centre de Amman.
Secteur-clé de l'économie d'un pays dépourvu de ressources naturelles, le tourisme est la deuxième source de devises en Jordanie après les transferts d'argent des expatriés. Avec 4,4 milliards dégagés en 2014, il contribue à hauteur de 14 % au PIB du royaume.
La Jordanie est réputée pour ses splendides vestiges, parmi les plus importants du Proche-Orient, comme la ville nabatéenne de Pétra, le temple romain de Jerash ou encore le désert du Wadi Rum figurent également parmi ses attractions touristiques.
Des merveilles que les visiteurs ont fini par déserter, effrayés par les troubles qui agitent les pays arabes depuis 2011. À Pétra, le nombre de visites a presque chuté de moitié en quatre ans, d'un peu moins d'un million en 2010 à quelque 600 000 en 2014. Dix hôtels ont mis la clef sous la porte. Les recettes touristiques ont baissé de 15 % sur les quatre premiers mois de 2015, atteignant 1,2 milliard de dollars, selon les chiffres communiqués par le ministre jordanien du Tourisme, Nayef al-Fayez.
Dans ce contexte, le président de l'Office du tourisme, Abderrazak Arabyat, a lancé un plan d'urgence pour sortir de cette situation. Si ce dernier vise en priorité les visiteurs originaires des pays du Golfe, comme le précise M. Arabyat, les autorités jordaniennes veulent également cibler de nouveaux marchés, comme la Chine, la Corée du Sud, le Japon, la Turquie ou la Malaisie. Les premiers résultats sont escomptés « à partir de l'année prochaine », espèrent les responsables de l'Office du tourisme.
En parallèle, le royaume tente de diversifier son offre et miser sur d'autres produits, comme le tourisme médical. Selon Fawzi Hamouri, le président de l'Association des cliniques privées, « la Jordanie est devenue la première destination médicale au Proche-Orient et en Afrique du Nord » en accueillant quelque 250 000 patients étrangers en 2014.
Amman mise enfin sur la sécurité pour tenter de rassurer les touristes étrangers, mais l'implication de la Jordanie dans la guerre contre l'organisation État islamique en Irak et en Syrie ne la met pas à l'abri d'attaques terroristes.
Les capitales occidentales préviennent régulièrement leurs citoyens que le royaume n'est pas à l'abri des troubles qui secouent la région, à l'image du département d'État américain qui estime que « la menace du terrorisme reste élevée en Jordanie ».
Kamal TAHA/AFP

La Jordanie a décidé d'établir un « plan d'urgence » pour tenter de relancer un secteur touristique fortement pénalisé par la situation régionale sur le plan sécuritaire« Depuis trois jours aucun touriste n'a franchi la porte, chaque année est pire que la précédente », se lamente Mohammad, gérant d'une boutique de souvenirs dans le centre de Amman.Secteur-clé de...

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