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Liban - La situation

Salam opte pour la résilience institutionnelle, Aoun pour la mobilisation populaire

Le chef du CPL a appelé hier à la mobilisation populaire.

Le Premier ministre Tammam Salam a appelé hier à une réunion du Conseil des ministres jeudi prochain. À l'ordre du jour, la suite de l'agenda de la séance précédente, qui comprenait 81 articles de nature financière et administrative. De toute évidence, le Premier ministre a en tête deux idées-force : d'abord, tenter de faire tourner le Conseil des ministres en parant aux questions sociales et économiques les plus vitales pour les citoyens et le pays. Ensuite, ne pas se laisser impressionner par le tour de force promis par le chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, dont les deux derniers discours – hier soir et jeudi dernier – étaient axés sur le thème de la confrontation tous azimuts. C'est donc dans la foulée du Conseil des ministres de jeudi que M. Salam a publié hier le décret de subvention de la production agricole.

L'ancien ministre aouniste Gaby Layoun a affirmé dans la journée que « tous les moyens de confrontation sont en train d'être examinés » et qu'il s'agit d'une « bataille existentielle ». En soirée, le bloc aouniste réuni à Rabieh se disait prêt à la confrontation une nouvelle fois. Dans une allocution prononcée ultérieurement, lors d'un dîner partisan organisé dans le Metn, Michel Aoun a clairement appelé à la mobilisation : « Nous faisons en sorte d'éloigner le Liban de la violence, nous pensions que nous vivions en sécurité, mais il s'est avéré qu'aujourd'hui nous sommes en danger », a-t-il mis en garde. « Tous les Libanais sont appelés à descendre dans la rue avec nous, et surtout les chrétiens », a-t-il lancé sans toutefois avancer de date précise ni de programme d'action clair.
Selon le général Aoun, les droits des chrétiens sont bafoués et la Constitution n'est plus respectée. « Il est inadmissible que la Constitution devienne un chiffon », s'est-il indigné, promettant « un grand changement dans la politique libanaise ».

(Lire aussi : Kassem critique l'attitude des partis chrétiens)

 

« Aucune goutte de sang »
En réaction, certaines sources chrétiennes ont relevé que Michel Aoun s'était probablement senti « revigoré » grâce au semblant d'accord trouvé avec le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, notamment sur la question du sondage présidentiel. D'autres sources, ministérielles, qui ne cachent pas leurs craintes d'un dérapage sécuritaire si le chef du CPL mobilise ses partisans dans la rue, ont souligné que le meilleur moyen pour le Premier ministre Tammam Salam d'endiguer cette crise naissante au sein du gouvernement est d'adopter désormais l'ensemble des décisions du Conseil des ministres à la majorité des deux tiers.


Que peuvent donc attendre les Libanais de la prochaine réunion ministérielle ? Tout semble converger vers une séance axée sur les décisions urgentes et qu'il convient d'entériner au plus tôt afin d'éviter une nouvelle dégringolade socio-économique, le pays étant déjà au bord du gouffre, à en croire nombre d'observateurs économiques. Parmi les décisions qu'il devient de moins en moins possible d'ajourner figure d'abord celle relative aux protocoles d'application d'un bon nombre d'accords. Ensuite, le dossier des déchets dans lequel il faudra décider de la prorogation des délais d'appels d'offres pour les sociétés désireuses de se charger de la gestion d'une des six régions qui ont été délimitées dans le cadre du nouveau plan national de gestion des déchets. Rien d'éminemment politique donc, dans le but justement de couper court à tout débat qui risquerait de dynamiter la tentative de redynamisation du Conseil des ministres initiée jeudi dernier par le Premier ministre.


(Pour mémoire : Tollé contre un sondage ... qui n'a pas encore eu lieu !, le décryptage de Scarlett Haddad)



Sur ce point, certaines sources informées martèlent qu'il existe une alliance entre les ministres du 14 Mars, du bloc Amal et du Parti socialiste progressiste et de l'ancien président Michel Sleiman, qui, soutenue par Tammam Salam, permettra à la réunion de jeudi prochain de valider des mesures concrètes et socialement urgentes. En effet, les récents dérapages sécuritaires – notamment à Saadiyate – et la manière dont ils ont été rapidement endigués démontrent la volonté du Hezbollah d'éviter tout débordement incontrôlable. Le général Michel Aoun a promis à ses partisans hier soir : « Il ne vous est demandé de verser aucune goutte de sang. » Preuve supplémentaire que, même chez les alliés du CPL, l'escalade n'est pas vraiment à l'ordre du jour : le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, s'est dérobé hier à tout commentaire sur la crise gouvernementale, se contentant de dire que son parti était soucieux du maintien du cabinet, et que ce dernier devrait « s'acquitter de ses responsabilités avec compétence ».

 

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Le Premier ministre Tammam Salam a appelé hier à une réunion du Conseil des ministres jeudi prochain. À l'ordre du jour, la suite de l'agenda de la séance précédente, qui comprenait 81 articles de nature financière et administrative. De toute évidence, le Premier ministre a en tête deux idées-force : d'abord, tenter de faire tourner le Conseil des ministres en parant aux questions...

commentaires (9)

Les Libanais en gros sont soi-disant représentés à peu près par l’État qu'ils forment ; ce même État par le gouvernement qui le dirige. Mais chaque ressortissant libanais peut constater qu’au cours de cette époque basse, ce sont les imbéciles qui remplacèrent l’État, et que si ce sont eux qui interdisent dorénavant au Libanais le recours à l'injustice, ce n'est pas parce qu'ils veulent supprimer l'injustice mais parce qu'ils veulent monopoliser ce recours-là ! Une nation en décrépitude se permet toutes les injustices, dont la moindre déshonorerait le simple individu. Elle a donc recours non seulement à la ruse permise à présent, mais aussi au mensonge voulu et conscient. "L’État d’imbéciles" traite ses citoyens en mineurs, en leur cachant la vérité et en soumettant toutes les bonnes expressions d'opinions Saines à une diatribe qui rend les gens, déjà déprimés intellectuellement, incapables de résister à une situation pareille si sinistre . Sa rapacité et sa soif de puissance ont dues être manu militari approuvées et sanctionnées ! On a même dû constater chez cette sorte de dirigeants issus de cet "État d’imbéciles" un manque d'intelligence, 1 stupide obstination, une inaccessibilité aux arguments, et la crédulité enfantine avec laquelle ils balancent les affirmations les plus discutables. Et on n’est pas à ce point aveuglé par le bête parti pris, au point ainsi de n'apercevoir ces défauts que dans un seul de ces deux camps siamoiz-ébaubis : ou fakkîhiste ou bossféràrieNique.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 10, le 04 juillet 2015

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Les Libanais en gros sont soi-disant représentés à peu près par l’État qu'ils forment ; ce même État par le gouvernement qui le dirige. Mais chaque ressortissant libanais peut constater qu’au cours de cette époque basse, ce sont les imbéciles qui remplacèrent l’État, et que si ce sont eux qui interdisent dorénavant au Libanais le recours à l'injustice, ce n'est pas parce qu'ils veulent supprimer l'injustice mais parce qu'ils veulent monopoliser ce recours-là ! Une nation en décrépitude se permet toutes les injustices, dont la moindre déshonorerait le simple individu. Elle a donc recours non seulement à la ruse permise à présent, mais aussi au mensonge voulu et conscient. "L’État d’imbéciles" traite ses citoyens en mineurs, en leur cachant la vérité et en soumettant toutes les bonnes expressions d'opinions Saines à une diatribe qui rend les gens, déjà déprimés intellectuellement, incapables de résister à une situation pareille si sinistre . Sa rapacité et sa soif de puissance ont dues être manu militari approuvées et sanctionnées ! On a même dû constater chez cette sorte de dirigeants issus de cet "État d’imbéciles" un manque d'intelligence, 1 stupide obstination, une inaccessibilité aux arguments, et la crédulité enfantine avec laquelle ils balancent les affirmations les plus discutables. Et on n’est pas à ce point aveuglé par le bête parti pris, au point ainsi de n'apercevoir ces défauts que dans un seul de ces deux camps siamoiz-ébaubis : ou fakkîhiste ou bossféràrieNique.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 10, le 04 juillet 2015

  • DÈSOLÉ DE DIRE LA VÉRITÉ. IL FAUT ÊTRE UN MERCENAIRE, OU UN SIMPLE CITOYEN AVEUGLÉ PAR L'IGNORANCE, POUR NE RIEN VOIR AUJOURD'HUI ET APRÈS LE LONG PARCOURS DE AOUN, QUE CET HOMME EST L'ENNEMI PUBLIC NO 1 DU PAYS.

    Gebran Eid

    13 h 33, le 04 juillet 2015

  • Malbrough s'en va t'en guerre, Mironton, mironton, mirontaine... Le général de Gaulle avait dit : La vieillesse est un naufrage. Voici Michel Aoun, 82 ans, qui perd ses pédales après avoir perdu la Présidence obsessionnelle. Les chrétiens sont dégoûtés de ses pitreries. Il est temps qu'il dégage...

    Un Libanais

    12 h 18, le 04 juillet 2015

  • la pseudo popularité du general s'effiloche de jour en jour, à cause de ses exigences claniques, il voudrait entrainer avec lui les chretiens, j'espêre que ces derniers seront assez lucides pour ne pas se marginaliser. les discours, jadis, gaullien est devenu petainiste. Dommage, ouvrons les yeux et oevrons pour un Liban multiconfessionnel et rendons les armes pour que seul l'etat avec tous ses defauts devient l'etat de droit ....

    Élie Aoun

    11 h 06, le 04 juillet 2015

  • LA DIVISION EN MARCHE ! ET LA RESPONSABILITÉ TOMBERAIT SUR LE DOS DES CHRÉTIENS... MAIS QUI... PAR LEURS DÉCLARATIONS LUI MIROITANT LA CHAISE... SONT CEUX QUI POUSSENT LE PARAVENTISSIME AUX EXTRÊMES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 01, le 04 juillet 2015

  • Qu'il commence lui et ses partisans par respecter la constitution avant de donner des leçons aux autres,les chrétiens éclairés ne descendront pas dans la rue pour ces beaux yeux et lui font savoir qu'ils ont en marre de ses dérives megalomaniaques et de ses bloquages des institutions. Marre y en marre

    antaki loutfi

    10 h 24, le 04 juillet 2015

  • En ne se présentant pas à la séance parlementaire électorale du président de la République, seul Michel Aoun bafoue les droits des chrétiens et viole la Constitution. L'obstructionnisme de Aoun érigé en méthode politique ne dupe plus personne.

    Dounia Mansour Abdelnour

    09 h 56, le 04 juillet 2015

  • LA SITUATION Plus que jamais débridées se poursuivent les aventures des aventuriers, "des nauffrageurs, dans un pays où, dit M Issa Goraieb en son éditorial ce jour, l'intérêt national passe bien après les allégeances étrangères et les ambitions dévorantes". Ambitions pour soi, pour le fils, pour la fille, pour le gendre et, qui sait, même pour la belle-mère. Satisfaisez ces ambitions, les "explosions" se transforment en implosion de calme et tout devient merveilleux. Sauf, évidemment, pour le peuple toujours dindon de la farce.

    Halim Abou Chacra

    05 h 03, le 04 juillet 2015

  • Le Général Aoun et ses partisans semblent tout faire pour marginaliser davantage encore les Chrétiens. De plus, ils paralysent le peu qui reste des institutions qui restent en place, notamment le gouvernement (Conseil des Ministres). Le Premier Ministre M. Salam est un homme courageux, il doit tout faire pour faire obstacle aux plans catastrophiques pour le pays du Général et de ses partisans.

    Tony BASSILA

    03 h 43, le 04 juillet 2015

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