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Économie

Une consultation atypique

Des acronymes ésotériques, des tombereaux de chiffres, des propositions sur la TVA, les retraites ou la taxation des yachts : le référendum en Grèce porte sur des documents extrêmement techniques et difficilement compréhensibles pour qui n'est pas féru de fiscalité et de droit.
Dans 48 heures, ce n'est en effet pas sur le maintien dans la zone euro, ni sur l'avenir du gouvernement emmené par la gauche radicale de Syriza, que se prononceront les Grecs. La question qui leur sera posée est la suivante : « Faut-il accepter le plan d'accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) lors de l'Eurogroupe du 25 juin, qui est composé de deux parties : Réformes pour l'achèvement du programme en cours et au-delà et Analyse préliminaire de la soutenabilité de la dette. » Il s'agit des contreparties demandées par les créanciers en échange d'une prolongation de leur soutien financier jusqu'en novembre, pour un total de 12 milliards d'euros de la part des Européens, plus un versement de 3,5 milliards d'euros du FMI. L'électeur aura le choix entre deux cases à cocher : « n'est pas accepté/NON » et juste en dessous « accepté/OUI ».
Les documents mentionnés sur le bulletin de vote fourmillent d'acronymes, des basiques VAT (TVA) et GDP (PIB) au plus abscons MFAFA (pour « Master Financial Assistance Facility Agreement », le nom officiel du programme d'assistance financière à la Grèce), en passant par VLT (les terminaux vidéo de jeux d'argent). Les chiffres y sont aussi légion, qu'il s'agisse des taux de TVA, des objectifs budgétaires ou des simulations des ratios d'endettement.
Quelques thèmes sont relativement connus du grand public. Il s'agit notamment des demandes de discipline budgétaire, avec des objectifs jusqu'en 2018 pour les excédents dits « primaires », avant-charge de la dette. Toujours dans les sujets qui ont fait l'objet d'une certaine médiatisation, il y a aussi l'organisation de la TVA en trois taux : 23 %, le taux de base, 13 % pour certains produits de première nécessité, 6 % pour les médicaments, les livres, le théâtre. D'autres demandes connues sont une cure de rigueur sur les retraites, une limitation des dépenses militaires et des privatisations.
Mais une série de recommandations complète cet inventaire technocratique. Il est ainsi question de la fiscalité sur les « bateaux récréatifs » à partir d'une longueur de dix mètres ; des subventions sur le carburant agricole ; des prix des médicaments ; d'une taxe sur les publicités télévisées ; ou encore de réforme de l'office national des statistiques.
Sur le sujet crucial du réaménagement de la dette, Athènes soumet au référendum une « analyse » de soutenabilité, faite par ses créanciers. Ils expliquent que la lourde dette ne peut être enrayée par la seule rigueur budgétaire, ce sur quoi la quasi-totalité des économistes s'accordent, et étudient l'effet de mesures de rééchelonnement, sans aller jusqu'à l'effacement. Mais le document, très technique, ne comporte aucun engagement politique, contrairement à ce que demande M. Tsipras.

Aurélia END/AFP

Des acronymes ésotériques, des tombereaux de chiffres, des propositions sur la TVA, les retraites ou la taxation des yachts : le référendum en Grèce porte sur des documents extrêmement techniques et difficilement compréhensibles pour qui n'est pas féru de fiscalité et de droit.Dans 48 heures, ce n'est en effet pas sur le maintien dans la zone euro, ni sur l'avenir du...

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