Les conflits entravent la lutte contre la faim au MoyenOrient

Les conflits et l'instabilité entravent la lutte contre la faim au Moyen-Orient où la sous-alimentation croît, a affirmé mercredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Il s'agit de la seule région dans le monde où la faim augmente, a souligné l'organisme à l'occasion de la présentation d'un rapport sur les évolutions régionales par rapport aux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixés par l'ONU.

"Les conflits et les crises prolongées en Irak, au Soudan, en Syrie et au Yémen, ainsi que dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, font de la région Moyen Orient - Afrique du Nord (MENA) la seule région ayant connu un accroissement de la prévalence de la sous-alimentation", note le rapport.

"Les conflits et les crises prolongées sont les principaux facteurs de l'insécurité alimentaire dans la région", a assuré le sous-directeur de la FAO Abdessalam Ould Ahmed, chargé du Moyen Orient.

Selon la FAO, 33 millions de personnes sont sous-alimentées de manière chronique dans la région, soit 7,5% de la population, contre 6,6% en 1990.

Jugeant ce nombre "inacceptable", Abdessalam Ould Ahmed a toutefois souligné que 15 des 19 pays de la région ont atteint les objectifs du Millénium de réduire de moitié le nombre de personnes sous alimentées ou de maintenir le taux sous les 5%.

Mais dans les pays en guerre, l'agence s'alarme de la menace croissante de famine, alors que 9,8 millions de personnes en Syrie ont besoin d'une assistance alimentaire, selon le rapport.

"La production intérieure en Syrie a été la plus basse en une décennie", a relevé Maurice Sade, représentant au Liban de la FAO. Au conflit s'ajoute l'année 2014, qui a été très sèche, ce qui a affecté la production agricole.

Si la pluviosité en 2015 a été comparativement bonne, des régions clés pour l'agriculture comme les province de Hassaké et d'Idleb sont difficiles d'accès à cause des combats.

La rapport souligne que le conflit aura "certainement un impact à long terme sur la sécurité alimentaire et la nutrition en Syrie et sur les réfugiés syriens".

En outre, au Yémen, la majorité de la population avait besoin d'une assistance alimentaire début 2015, avant même le début des frappes de la coalition menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles chiites.

En Irak, la prévalence de la sous-alimentation est passée de 8% dans les années 1990-92 à 23% pour les années 2014-16, note le rapport.