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Moyen Orient et Monde

Platini a tué le père, mais est-il prêt à prendre sa place ?

Michel Platini, président de l'UEFA et adversaire déclaré de Joseph Blatter, sort renforcé du scandale planétaire de corruption qui éclabousse la Fifa. Mais l'ancien capitaine français a-t-il vraiment envie de prendre la barre d'un navire en perdition, même à terme ?
Chef du front européen anti-Blatter à la veille de la réélection du Suisse, Platini a dit « stop » : « Assez, c'est assez », a-t-il lâché, se disant « dépité, écœuré » par le scandale qui avait explosé la veille. L'ancien milieu de terrain avait alors demandé en personne au président Blatter de démissionner. Devant son refus, le Français a appelé à voter en masse pour son challenger, le prince jordanien Ali bin al-Hussein, qui a poussé le président sortant à un 2e tour avant de se retirer.
À part l'ancien champion d'Europe, peu sont désormais à même d'incarner ce changement.
Certes, Platini peut compter sur le soutien des membres de l'UEFA, à l'exception de la Russie, mais au-delà des frontières européennes, le front anti-Blatter a ses limites. Des voix apparemment promises à Blatter se sont bien perdues en chemin, mais des continents entiers, qui ont largement profité de l'aide au développement distribuée par la Fifa, continuent à soutenir en bloc le président de la Fifa.
Étonnamment, le président de la Fédération française (FFF), Noël Le Graët, est allé contre l'avis de son compatriote président de l'UEFA et a voté Blatter. « Depuis que nous avons obtenu l'organisation de la Coupe du monde féminine en 2019, nous travaillons très bien avec les salariés de la Fifa. On est en très bons termes avec les cadres de cette organisation », s'est-il justifié sans détour auprès de L'Équipe, jugeant que « l'Europe de l'Ouest s'est déchaînée un peu trop contre Blatter ».
Mais, la veille de l'élection, Le Graët a aussi estimé sur Europe 1 que Platini était « la meilleure solution » pour présider la Fifa à l'avenir.

Successeur « naturel » de Blatter
Interrogé par plusieurs médias, dont l'AFP, il y a deux semaines sur son successeur naturel, Blatter a répondu : « Il y en avait un à une époque », rappelant que Platini avait été le seul, avec sa fille Corinne, à l'aider dans sa conquête de la présidence en 1998. Neuf ans plus tard, Blatter se montrait reconnaissant et appuyait publiquement l'ancien meneur des Bleus pour accéder à la présidence de l'UEFA en 2007.
Mais vendredi, juste après la réélection du Suisse, Platini a estimé que « si on veut que la Fifa retrouve une morale, changer de président est la seule façon de changer la Fifa ».
Platini a donc bel et bien tué le père, et Blatter de dénoncer le lendemain une « haine, venue non pas seulement d'une personne à l'UEFA, mais d'une organisation, l'UEFA, qui n'a pas compris qu'en (1998) je suis devenu président ». « Je pardonne à tout le monde, mais je n'oublie pas », a-t-il ajouté.
En mars, après sa réélection pour un 3e mandat à la tête de l'UEFA, Platini a une fois de plus laissé planer le doute sur ses ambitions futures : « J'irai où je veux, UEFA, Fifa, ailleurs dans le monde... J'aurai 64 ans à la fin de mon troisième mandat. Si je dois faire quelque chose, ce sera pour la dernière fois. Si je veux aller pêcher, ce sera la dernière fois (sourires). »

Michel Platini, président de l'UEFA et adversaire déclaré de Joseph Blatter, sort renforcé du scandale planétaire de corruption qui éclabousse la Fifa. Mais l'ancien capitaine français a-t-il vraiment envie de prendre la barre d'un navire en perdition, même à terme ?Chef du front européen anti-Blatter à la veille de la réélection du Suisse, Platini a dit « stop » :...

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