« Nous couperons les routes et occuperons les maisons vides », menace l’imam Sadr

Tout au long de la journée d'hier, des délégations venues des quatre coins du pays ont afflué au siège de la communauté chiite à Hazmieh. On estime à 50 000 le nombre des personnes qui ont défilé à la Maison chiite. L'imam Moussa Sadr s'est adressé à la foule, qui se pressait au-dessous du balcon, dans les termes suivants :
« La grève est totale sur l'ensemble du territoire libanais. Cela prouve que le peuple a pris conscience, le peuple obligera les dirigeants à se rendre compte de la situation actuelle.
Les Sudistes ne sont pas des anarchistes. Ils œuvrent pour le bien du Liban. Grâce à ses émigrés, le Sud a largement contribué à la prospérité du pays. On n'a pas écouté nos appels. On nous a ignorés. L'État s'est transformé en société de bienfaisance. Que peut faire un Sud isolé ? À Blida, par exemple, les habitants n'ont pas eu le temps d'enterrer leurs morts, victimes des agressions israéliennes.
Notre patience est à bout. Après mûre réflexion, nous avons décidé de recourir aux mesures négatives...
Je le déclare solennellement. Si nos revendications ne sont pas satisfaites, mardi prochain, nous occuperons les maisons vides de Beyrouth, nous qui les avons construites. Car la maison constitue l'habitation du Sudiste, et non les tentes de la Croix-Rouge. En premier, nous réquisitionnerons le siège de la communauté chiite. Nous couperons par la suite les routes qui viennent à l'AIB, au port, ainsi que les routes nationales et internationales, pour que tous les Libanais deviennent des réfugiés. »