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Campus - Charte internationale

Des étudiants libanais ont planché sur la responsabilité des médias

Soixante-quatre étudiants de nationalités différentes en master de diplomatie et négociation stratégique de l'Université La Sagesse et de l'Université Paris-Sud se sont réunis fin avril à l'Unesco, à Paris, pour une simulation de négociations multilatérales sur « la responsabilité sociale et interculturelle des médias ».

Les étudiants ont réussi à adopter une Déclaration sur « la responsabilité sociale et interculturelle des médias ».

Pour sa 22e édition, la simulation de négociations a rassemblé des étudiants de vingt nationalités différentes autour d'un objectif commun : adopter une déclaration sur « la responsabilité sociale et interculturelle des médias ». Les jeunes, encadrés par le Centre d'analyse des différends et leurs modes de solution (Cadmos), y ont joué le rôle de représentants de grandes organisations internationales, de syndicats de journalistes, de grands groupes médiatiques, de représentants de cultes, d'organisations communautaires, de fondations et d'ONG.
Cette rencontre vient clôturer des travaux de simulation de huit mois qui comptent plus de 450 heures de travaux encadrés et 200 heures de travail individuel, durant lesquels les étudiants de La Sagesse et ceux de l'Université Paris-Sud avaient recours à la visioconférence et à divers outils téléphoniques pour pouvoir coordonner leurs travaux et échanger ensemble.
À noter que ce projet annuel de simulation de négociations sur un grand thème d'actualité, qui bénéficie du soutien de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), a été initié et développé par l'ancien ministre Sélim Sayegh, professeur à l'Université Paris-Sud, directeur du Cadmos et codirecteur du master diplomatie et négociations stratégiques.

Une expérience édifiante pour les participants
Danielle Chemaly, 26 ans, a joué le rôle de secrétaire générale. Elle affirme : « Ce fut une expérience riche à tous les niveaux. Nous avons passé de longues heures, chacun dans son pays, à travailler, à négocier et à réfléchir sur la déclaration, puis nous nous sommes réunis à l'Unesco et finalement nous avons atteint notre but : la charte est enfin établie ! » Les yeux brillants d'émotion, elle poursuit : « Se retrouver dans une institution aussi prestigieuse que l'Unesco, rencontrer nos collègues de toutes ces nationalités que nous avons côtoyés durant tant d'heures par écrans interposés, c'est quelque chose d'enrichissant. La mixité des cultures ne peut être que positive et constructive. » Ainsi Danielle considère que cette simulation a atteint un double objectif : « Tout d'abord, nous avons appliqué la théorie apprise en cours, à savoir le consensus et le débat positif pour atteindre l'objectif qui convient à tous. Le deuxième point : une déclaration sérieuse et applicable a été établie. »
L'étudiante Joëlle Ajoury a, elle, joué le rôle de représentante de l'Organisation des Églises du Moyen-Orient. Elle affirme s'être « découverte » lors de cette activité. Elle estime avoir très bien défendu le point de vue des Églises en réussissant à y porter quelques amendements. En cela, elle est très fière. « La déclaration que nous avons établie doit être appliquée. Les médias ont un besoin urgent d'adopter un mémorandum de tolérance », estime-t-elle.
Alaa Ismaïl, 23 ans, a pour sa part tenu le rôle d'une représentante de la chaîne qatarie al-Jazira. Son coéquipier était un jeune étudiant chinois qui poursuit un master en diplomatie et négociations stratégiques à Paris, tout en travaillant à l'ambassade de Chine. Alaa se dit impressionnée par le nombre de personnes rencontrées. « Les professeurs de l'Université Paris-Sud étaient à notre écoute », confie-t-elle. Alaa est convaincue que la charte est applicable et qu'elle devrait être adoptée. « C'est une question de volonté », affirme-t-elle.
Fernand Abou Jaoudé, 27 ans, qui s'était mis dans la peau d'un représentant de l'organisation Media Association for Peace, acquiesce. Le souhait des étudiants pourrait se réaliser. Dans son allocution, Nada el-Nashif, adjointe à la direction générale de l'Unesco pour les sciences humaines et sociales, a promis, après avoir souligné la portée des travaux des chercheurs et des étudiants pour nourrir la réflexion de l'organisation universelle sur ces mêmes questions, de porter les résultats auprès des experts onusiens. La déclaration sera également discutée au troisième Forum mondial sur le dialogue interculturel prévu ultérieurement à Bakou en Azerbaidjan, tel qu'annoncé par M. Sayegh.

Karine HAYEK GERMANI

La Déclaration sur la responsabilité sociale et interculturelle des médias est composée de 16 articles. En voici quelques extraits :

Article 1
Les médias, en tant qu'un des acteurs et intermédiaires du dialogue interculturel, participent à la construction d'un espace commun de dialogue et de citoyenneté entre individus en favorisant le développement d'une société de l'information multilingue, multiculturelle, plurielle et inclusive.

Article 3
La liberté d'expression, d'information ainsi que la liberté des médias ne doivent pas être restreintes par les sensibilités culturelles et religieuses, tout en les respectant. Les convictions politiques, religieuses ou culturelles des journalistes ne doivent pas porter atteinte à l'éthique et à la responsabilité dont ces derniers font preuve dans l'exercice de leur profession.

Article 5
Afin de refléter la diversité des sociétés, les médias sont invités à mettre en place des politiques de recrutement fondées sur l'égalité des chances.

Article 6
Le journalisme en ligne est une forme d'exercice de la liberté d'expression qui s'accompagne de responsabilités au regard de l'éthique journalistique, notamment en matière d'objectivité et de connaissance de l'impact de l'information.

Pour sa 22e édition, la simulation de négociations a rassemblé des étudiants de vingt nationalités différentes autour d'un objectif commun : adopter une déclaration sur « la responsabilité sociale et interculturelle des médias ». Les jeunes, encadrés par le Centre d'analyse des différends et leurs modes de solution (Cadmos), y ont joué le rôle de représentants de grandes...

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