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Moyen Orient et Monde - Yémen

Les houthis absents de la conférence de Riyad

L'émissaire de l'Onu au Yémen a appelé à prolonger de cinq jours la trêve humanitaire ; un navire iranien est arrivé dans le golfe d'Aden.

Le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, à la conférence sur le Yémen tenue à Riyad. Fayez Nureldine/AFP

L'émissaire de l'Onu au Yémen a appelé à prolonger de cinq jours la trêve humanitaire dans ce pays, qui expirait hier à 20h00 GMT, lors d'une conférence à Riyad. « J'appelle toutes les parties à respecter cette trêve pour au moins cinq jours supplémentaires », a déclaré Ismaïl Ould Cheikh Ahmad en prenant la parole, au nom du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, lors d'une conférence sur la crise yéménite. La trêve, qui n'a pas permis d'acheminer suffisamment d'aide humanitaire dans les différentes zones touchées par le conflit armé, « devra se transformer en un cessez-le-feu permanent », a-t-il ajouté. « Il n'y aura pas de solution à cette crise sans un dialogue global qui n'exclut personne », a encore déclaré l'envoyé spécial de l'Onu. Il a invité toutes les factions à participer à une future conférence « sans aucune condition préalable ».
Pourtant, la conférence de Riyad s'est ouverte en l'absence des houthis, principaux protagonistes du conflit, qui insistent pour que des négociations de paix se tiennent au Yémen. Devant les quelque 400 délégués réunis pour trois jours, le président Abd Rabbo Mansour Hadi a cependant affirmé n'exclure aucune partie. « Cette conférence concerne tous les Yéménites et leurs différentes composantes », a-t-il déclaré devant les participants, ajoutant : « On ne peut en exclure aucune partie. » Dans son entourage, on a affirmé à l'AFP que les rebelles chiites avaient « été officiellement invités » à la conférence de Riyad, mais qu'ils avaient « refusé d'y participer ». Pour sa part, le vice-président yéménite, Khaled Bahah, a indiqué à l'AFP que malgré leur absence hier, les houthis pourraient prendre part à de futures négociations. « Ils ont choisi de ne pas participer à cette conférence, mais, en fin de compte, ils vont venir » à de futures rencontres, a-t-il dit. M. Hadi, qui a fait une de ses rares apparitions publiques depuis qu'il a trouvé refuge fin mars en Arabie saoudite, a de nouveau accusé les rebelles d'avoir mené « un coup d'État ». « Nous cherchons à reprendre notre patrie » aux rebelles, qui sont soutenus par des forces « extérieures », a-t-il ajouté, en faisant allusion à l'Iran, qui nie pourtant armer les houthis. « La victoire est proche », a martelé le président Hadi, en faisant la promesse de « retourner pour bâtir un nouvel État fédéral ».
De son côté, le ministre du Transport, Bader Ba-Salama, a indiqué que parmi les participants figurent des membres du Mouvement sudiste, une coalition qui milite pour une autonomie ou une sécession du Sud, un pays indépendant jusqu'en 1990. De plus, « beaucoup de dirigeants » du parti de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, le Congrès populaire général (CPG), participent aux assises de Riyad, a déclaré Abdelaziz al-Jaber, chef du comité d'organisation de la conférence. « Nous ne traiterons pas avec » M. Saleh, qui a dirigé le Yémen jusque fin 2011, ou d'autres personnes frappées de sanctions internationales, a-t-il cependant ajouté, en référence aux sanctions décidées par le Conseil de sécurité de l'Onu contre l'ex-président et des dirigeants de la rébellion houthie.

14 civils tués dans le Sud
Sur le terrain, la situation était relativement calme hier dans la capitale Sanaa et à Aden, principale ville du Sud, selon des habitants. Mais dans la nuit, 14 civils ont été tués dans le bombardement par les rebelles de Fardayn, un village proche de Taëz, théâtre de nouveaux combats nocturnes, selon un responsable local. Deux rebelles ont par ailleurs été tués dans une embuscade à Dhaleh, selon des témoins. Dans la province voisine de Chabwa, des tribus ont menacé dans un communiqué de donner l'assaut contre Ataq, chef-lieu de cette province tenue depuis avril par les rebelles, et appelé la population à quitter la ville sous 24 heures. Dans la capitale Sanaa, des habitants espèrent le maintien du cessez-le-feu : « Nous nous soucions peu de nourriture ou d'eau, mais nous avons besoin de sécurité. Nous espérons que cette trêve deviendra permanente », explique ainsi Oum Hisham. « Nous nous sommes sentis en sécurité durant cette trêve de cinq jours. J'espère qu'elle sera pérennisée », renchérit Walid al-Zabhani. À Dhaleh, où la trêve n'a pas empêché la poursuite des combats, un habitant tenait le discours inverse. « Nous ne voulons pas de trêve, assurait Ali al-Assmar. Les houthis ont exploité la pause pour nous bombarder. Nous voulons que la coalition reprenne ses attaques contre ces miliciens. »
Parallèlement, un navire iranien transportant quelque 2 500 tonnes d'aide humanitaire destinée au Yémen est arrivé hier dans le golfe d'Aden, malgré la mise en garde des États-Unis. Il devrait atteindre un port contrôlé par les rebelles dans quatre jours, selon une agence de presse iranienne. Les États-Unis ont demandé à l'Iran de livrer le chargement « en accord avec les règles de l'Onu, via la plate-forme de distribution qui a été établie à Djibouti », en face des côtes yéménites. Mais Téhéran affirme avoir coordonné avec les Nations unies pour que le navire décharge dans le port yéménite d'Hodeida, sur la mer Rouge, qui est contrôlé par les houthis.

L'émissaire de l'Onu au Yémen a appelé à prolonger de cinq jours la trêve humanitaire dans ce pays, qui expirait hier à 20h00 GMT, lors d'une conférence à Riyad. « J'appelle toutes les parties à respecter cette trêve pour au moins cinq jours supplémentaires », a déclaré Ismaïl Ould Cheikh Ahmad en prenant la parole, au nom du secrétaire général de l'Onu Ban...

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