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Liban - Camionneurs

Le Liban appelé à décider rapidement de l’alternative maritime au transport terrestre

Cinq mille routiers menacés de chômage, produits agricoles sans débouchés... La crise causée par la fermeture des postes frontaliers syro-jordaniens est loin d'être réglée.

Le ministre de l’Agriculture, Akram Chehayeb, a reçu des camionneurs rentrés au Liban alors qu’ils étaient restés bloqués pendant presque deux mois en Arabie saoudite après la fermeture du poste frontalier de Nassib en Jordanie. Photo Ani

Le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a assuré hier être prêt à déployer tous les efforts possibles pour la mise en place d'une alternative à l'exportation terrestre des produits agricoles. Cette alternative, qui devrait être décidée rapidement, ne peut qu'être maritime.
M. Chehayeb s'exprimait devant des camionneurs rentrés au Liban dernièrement après être restés bloqués durant presque deux mois dans les pays du Golfe à la suite de la fermeture d'un poste frontalier entre la Syrie et la Jordanie. Il a affirmé que l'opération de rapatriement des routiers toujours bloqués est sur la bonne voie.
Les propos du ministre sont intervenus au lendemain des déclarations faites par son collègue de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, sur la nécessité de trouver rapidement une solution à cette crise avant le début de la saison des récoltes.
« Le ministère de l'Agriculture, le Haut Comité de secours et le chef du gouvernement, Tammam Salam, œuvrent pour le retour de tous les camionneurs avec leurs poids lourds encore bloqués dans les pays du Golfe », a déclaré M. Chehayeb. Il a souligné que tous les obstacles entravant ce rapatriement ont été surmontés et que la clôture de ce chapitre était imminente.
Les camionneurs ont, de leur côté, demandé à M. Chehayeb d'œuvrer pour mettre fin à la concurrence des routiers syriens et turcs pour le transport des marchandises vers l'Irak, d'autant qu'à l'heure actuelle, les passages frontaliers entre la Syrie et la Jordanie sont fermés.
Contacté par L'Orient-Le Jour, le président du syndicat des camions frigorifiques au Liban, Omar el-Ali, a assuré que la crise des camionneurs bloqués touchait à sa fin. Deux navires devraient dans les jours à venir rapatrier les chauffeurs toujours bloqués ainsi que leurs véhicules en deux étapes. Le premier se dirigera entre mardi et mercredi prochains vers le port de Aqaba en Jordanie, et transportera 60 camions sans leurs chauffeurs qui devront regagner le pays par avion. Le deuxième navire se dirigera vers le port de Douba en Arabie saoudite et rapatriera 60 autres chauffeurs ainsi que leurs camions. M. Ali a souligné qu'une fois la crise des chauffeurs terminée, une autre menace planera sur le secteur. Il s'agira du financement des voyages des poids lourds à bord de navires qui devront assurer leur transport maritime jusqu'en Égypte ou ailleurs. Pour cela, il faudra que le gouvernement achète ou loue des navires Ro-Ro (Roll on Roll Off ou navires rouliers) spécialisés dans ce genre de transport.
« Cinq mille chauffeurs de poids lourds sont menacés par le spectre du chômage et par les dettes qu'ils accumulent depuis la fermeture des postes frontaliers syro-jordaniens, sans parler des produits agricoles qui attendent d'être exportés, ajoute M. Ali. Nous ne savons pas encore qui pourra financer le trajet du navire dont le coût peut atteindre, sans les frais de transport du camion, 8 000 dollars. Nous attendons la réponse du gouvernement et de plusieurs organismes étatiques, dont l'Autorité libanaise pour le développement des investissements (Idal) et le Haut Comité de secours, qui ont proposé leur aide en finançant le premier trajet aller des navires. Encore faut-il assurer le financement du trajet du retour », a-t-il dit.
Le ministre de l'Agriculture a assuré, pour sa part, que le ministère fournira tous les efforts possibles afin d'assurer l'exportation des productions agricoles libanaises.
M. Hussein Hajj Hassan avait présidé lundi une réunion pour étudier les moyens de subventionner le différentiel de coût pour l'exportation de marchandises industrielles et agricoles par voie maritime après la fermeture du point de passage syro-jordanien de Nassib par lequel transitaient 50 % des exportations libanaises.
Le directeur général du ministère des Transports, Abdel Hafiz Kobeissi, présent à la réunion, avait affirmé pour sa part que le gouvernement libanais était en négociation avec les autorités égyptiennes pour faciliter le transit des marchandises libanaises via le territoire égyptien une fois débarquées à Port Saïd par voie maritime.

Le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a assuré hier être prêt à déployer tous les efforts possibles pour la mise en place d'une alternative à l'exportation terrestre des produits agricoles. Cette alternative, qui devrait être décidée rapidement, ne peut qu'être maritime.M. Chehayeb s'exprimait devant des camionneurs rentrés au Liban dernièrement après être restés bloqués...

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