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Économie

Fed : dépendance aux données ou dépendance au marché ?

Les responsables de la Fed n'ont plus qu'un mot à la bouche : data-dependent. Le président de la Fed de San Francisco l'a fait imprimer sur des T-shirts qu'il distribue autour de lui. Bien entendu, nul n'a jamais pensé que la Fed prenait ses décisions sans égard pour les données, préférant les jouer à pile ou face. Le vrai débat porte donc sur le type de dépendance aux données. On peut imaginer deux cas distincts. Dans l'un, on s'attacherait surtout au momentum du cycle entre deux réunions du FOMC, accordant une grande importance aux chiffres des deux-trois derniers mois écoulés. Dans l'autre, on privilégierait les tendances longues en s'efforçant d'ignorer le bruit statistique inévitable à court terme. Pour employer une métaphore maritime, dans un cas, on navigue à vue, dans l'autre, on essaye de tenir un cap. La politique de la Fed agissant avec des délais, c'est normalement la seconde option qui doit prévaloir. Les travaux académiques sur l'optimalité des choix monétaires militent également pour cette seconde stratégie.
Or les derniers propos émanant de la Fed suggèrent que son analyse est affectée par les mauvais chiffres du T1 2015 (alors qu'il est évident qu'ils sont entachés d'aléas). Si tel est le cas, le dernier rapport sur l'emploi, qui fut décevant, risque de peser plus lourd dans la discussion que les nombreux rapports extrêmement bons qui l'ont précédé ou que la tendance pluriannuelle de déclin du chômage. La dépendance aux données, ce n'est plus alors que la peur de provoquer une réaction excessive des marchés. La crainte de faire une « erreur » de politique monétaire est palpable à la Fed. À court terme, l'inaction s'en trouve favorisée. La hausse du dollar et les effets ambigus de la chute des prix du pétrole poussent aussi à l'attentisme. Depuis quelques semaines, le dollar s'est certes stabilisé, mais vu la hausse passée, la Fed ne souhaite évidemment pas la raviver. Au bout du compte, la réunion des 28-29 avril sera sans surprise : statu quo, unanimité, et sans doute peu de changements dans le communiqué.

Cet article est réalisé par Fidus

Les responsables de la Fed n'ont plus qu'un mot à la bouche : data-dependent. Le président de la Fed de San Francisco l'a fait imprimer sur des T-shirts qu'il distribue autour de lui. Bien entendu, nul n'a jamais pensé que la Fed prenait ses décisions sans égard pour les données, préférant les jouer à pile ou face. Le vrai débat porte donc sur le type de dépendance aux...

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