Deriane : Il est interdit d’interrompre le dialogue entre le Futur et le Hezbollah

« Le dialogue entre le courant du Futur et le Hezbollah doit se poursuivre, il est interdit de l'interrompre », a affirmé hier le mufti de la République Abdellatif Deriane. Estimant que ce dialogue « a déjà eu des effets positifs, ayant calmé les tensions confessionnelles », il a déclaré « en attendre beaucoup dans l'immédiat, notamment des accords qui réduisent l'intensité des crises dont souffre le Liban ». Selon lui, « ce dialogue doit être complété par un autre entre parties chrétiennes, puis un autre, plus global, rassemblant toutes les parties politiques ».
Cheikh Deriane s'exprimait lors de l'inauguration d'une mosquée portant le nom du défunt prince Cheikh Saad Abdallah Salem el-Sobah, à Chehim (Iqlim el-Kharroub, sud de Beyrouth), hier. Le mufti a réitéré son appel à l'élection d'un président de la République, déplorant la vacance présidentielle qui dure depuis de nombreux mois.
« Nous appelons toutes les parties à se mettre d'accord pour aller de l'avant dans l'échéance présidentielle, car cette vacance est une menace pour la sécurité et la stabilité du Liban », a-t-il dit.
Dans le discours du mufti, il a été question à de nombreuses reprises du choix de la modération dans l'islam. Stigmatisant sans le nommer le groupe de l'État islamique, il a traité de « menteurs » ces jihadistes, estimant qu'ils prennent la religion pour prétexte afin de justifier leurs agissements. Il a rappelé avoir œuvré pour le dialogue depuis son élection, privilégiant le discours modéré qui rassemble les musulmans au lieu d'exacerber les tensions. « Nous devons nous éloigner tous des discours confessionnels qui peuvent provoquer une discorde communautaire dont personne, au Liban ou dans les pays arabes, ne peut assumer les conséquences, a-t-il ajouté. Unissons-nous, en tant que musulmans, dans les faits et non seulement en paroles. »