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Moyen Orient et Monde - Négociations de Lausanne

Nucléaire iranien : un compromis s’esquisse

Netanyahu sort de ses gonds et dénonce un accord qui permettrait à Téhéran de « conquérir » le Moyen-Orient.

Les journalistes attendent patiemment l’arrivée des délégations devant le palace Beau Rivage à Lausanne. Pool/Brendan Smialowski/AFP

Un compromis semblait en vue hier sur le nucléaire iranien, selon des diplomates occidentaux à Lausanne. L'un des points qui semble avoir été résolu concerne le nombre de centrifugeuses (machines permettant d'enrichir l'uranium) que l'Iran aurait accepté de voir réduit à 6 000, voire moins, selon une de ces sources occidentales. L'Iran dispose actuellement de quelque 19 000 centrifugeuses, dont la moitié est en activité.
Par ailleurs, Téhéran aurait accepté d'exporter tout ou une partie de son stock d'uranium faiblement enrichi, qui se monte à environ 8 000 tonnes. « Il s'agit de spéculations journalistiques », ont cependant affirmé sur ce point des sources iraniennes.
En outre, le site souterrain de Fordo, près de la ville sainte de Qom, cesserait d'enrichir de l'uranium, selon un autre diplomate, laissant entendre que le site pourrait continuer à fonctionner pour d'autres usages.
Ces compromis ne sont cependant pas actés, et les choses peuvent encore changer, ont prévenu les diplomates.
Un haut négociateur iranien a toutefois catégoriquement démenti ces informations.
« Des questions en suspens doivent toujours être réglées. Au lieu de tenter de créer un tel climat, les parties concernées doivent renoncer à leurs demandes excessives, prendre une décision stratégique et dire si elles veulent un accord ou la pression », a déclaré à l'AFP ce haut responsable. « Le détail des négociations est à l'intérieur de la chambre des négociations et personne n'est autorisé à les donner à l'extérieur », avait déclaré plus tôt un diplomate iranien. « Mais le fait que nous conserverons notre enrichissement, qu'on aura un nombre substantiel de centrifugeuses, qu'aucun site ne sera fermé, en particulier celui de Fordo, ce sont les bases des négociations », a-t-il dit.
Les grandes puissances (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) veulent s'assurer que l'Iran ne se dotera pas de la bombe atomique, en contrôlant étroitement ses activités nucléaires. En échange de quoi les sanctions internationales qui asphyxient l'économie iranienne depuis des années seraient progressivement levées.

Des problèmes subsistent
La levée des sanctions justement, ainsi que la question de la recherche et du développement dans le domaine nucléaire sont les deux principaux sujets qui posent encore problème, selon des diplomates iraniens et occidentaux. Téhéran demande la levée totale des sanctions internationales, particulièrement les mesures décidées par l'Onu, alors que pour les pays occidentaux cela ne peut se faire que graduellement.
L'Iran insiste aussi pour pouvoir faire de la recherche et du développement, notamment afin d'utiliser à terme des centrifugeuses plus modernes et plus puissantes pour enrichir l'uranium. Mais les pays occidentaux et Israël estiment que le développement à terme de telles centrifugeuses permettra à l'Iran de réduire le « breakout », temps nécessaire pour avoir suffisamment d'uranium enrichi pour fabriquer une bombe atomique.
En attendant, les tractations se poursuivent dans le palace Beau Rivage qui surplombe le lac Léman. Tous les chefs de la diplomatie du groupe P5+1 étaient sur place hier soir pour l'épilogue de ce feuilleton à rallonge.
« Beaucoup de travail reste à faire », a déclaré hier le Français Laurent Fabius qui, à l'instar de l'Américain John Kerry et de l'Allemand Frank Walter Steinmeier, a bousculé son agenda afin de rester à Lausanne.
La date pour un accord final, incluant toutes les annexes techniques de ce dossier extrêmement complexe, est fixée au 30 juin. Mais la fin mars est une « étape très importante » pour permettre aux négociations de se poursuivre, reconnaissent plusieurs diplomates.
« Je pense que l'option la plus probable est qu'ils vont faire une annonce, dire qu'ils sont parvenus à un accord sur les éléments-clés, et qu'ils vont passer les trois prochains mois à écrire le brouillon de cet accord et son plan de mise en œuvre », estime Ali Vaez, spécialiste du centre de réflexion International Crisis Group (ICG).
La possibilité d'une entente historique sur le dossier nucléaire iranien, qui empoisonne la vie internationale depuis plus de 12 ans, a suscité une violente charge du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Le dangereux accord qui est négocié à Lausanne confirme à nouveau toutes nos inquiétudes, voire même au-delà », a affirmé M. Netanyahu qui se bat depuis des années pour mobiliser la communauté internationale contre le programme nucléaire iranien. « L'axe Iran-Lausanne-Yémen, qui est très dangereux pour toute l'humanité, doit être stoppé », a ajouté M. Netanyahu. « Sur l'axe Beyrouth-Damas-Bagdad, l'Iran agit pour conquérir tout le Moyen-Orient », a ajouté le Premier ministre.
(Source : AFP)

Un compromis semblait en vue hier sur le nucléaire iranien, selon des diplomates occidentaux à Lausanne. L'un des points qui semble avoir été résolu concerne le nombre de centrifugeuses (machines permettant d'enrichir l'uranium) que l'Iran aurait accepté de voir réduit à 6 000, voire moins, selon une de ces sources occidentales. L'Iran dispose actuellement de quelque 19 000...

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