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Sport - Pensée foot

Marco Verratti, ou l’impureté de la jeunesse

Plutôt timide et maladroit, Marco Verratti ressemble beaucoup plus à un petit voyou qu’à un maestro. En réalité, il est un mélange des deux.

Le 18 juillet 2012, supporteurs et journalistes parisiens viennent en nombre assister, non sans une certaine euphorie, à la présentation de la nouvelle star du PSG : Zlatan Ibrahimovic. Incarnant la nouvelle dimension du club, le géant suédois attire alors tous les projecteurs au point que personne, ou presque, ne prête attention à l'autre recrue présentée ce jour-là, un certain Marco Verratti. Qualifié de jeune espoir, l'Italien de 19 ans, évoluant jusque-là avec le club de Pescara en série B, est encore un inconnu pour la majorité des observateurs français. Il est alors difficile de se douter que le PSG vient de recruter non seulement l'un des meilleurs joueurs de sa génération, mais aussi le futur chef d'orchestre de son équipe.
Deux ans et demi plus tard, Verratti est encore considéré comme un jeune joueur, mais son statut, lui, a complètement évolué. Repositionné au poste de milieu relayeur, le gamin de Pescara a quasiment les clés du jeu dans sa main. Sa palette technique est tout simplement incroyable. À 22 ans, Marco dicte le jeu du PSG en alternant passes courtes et passes longues, et en distribuant des caviars à ses coéquipiers. Dans le même temps, il n'hésite pas à éliminer ses adversaires, avec une facilité déconcertante, presque provocante, pour apporter le surnombre en situation offensive. Et comme si tout cela ne suffisait pas, l'Italien est également un superbe défenseur qui récupère un nombre conséquent de précieux ballons. Reste toutefois un domaine dans lequel Marco ne s'illustre qu'à de très rares reprises : celui du but. Cherchant systématiquement la passe parfaite, Verratti donne l'impression de ne pas savoir, ou de ne pas vouloir, marquer des buts. Ce qui, il faut l'admettre, le met parfois un peu en retrait par rapport à l'autre crack de sa génération, un certain Paul Pogba.
Mélange entre Xavi et Pirlo, ses deux références, le style Verratti est unique en son genre, dans le meilleur comme dans le pire. Antithèse de la diva, Marco n'a ni la classe d'un Pirlo ni le leadership naturel d'un Xavi. Plutôt timide et maladroit, l'Italien ressemble beaucoup plus à un petit voyou qu'à un maestro. En réalité, Verratti est un mélange des deux. Voyou lorsqu'il aboie contre les arbitres, lorsqu'il reçoit 51 cartons jaunes et 5 rouges depuis son arrivée au PSG et quand il insulte les supporteurs qui ont osé le provoquer. Maestro quand il se permet d'être à la fois chef d'orchestre et musicien, capable alternativement de donner le tempo à son équipe et d'être l'accélérateur qui déstabilise le bloc adverse. Un joueur qui « sent le football, respire le football et le met en pratique », selon les mots de son entraîneur, Laurent Blanc.
Aujourd'hui, Verratti a tout pour devenir l'un des meilleurs joueurs au monde. Mais l'Italien doit apprendre à contrôler sa fougue tout en préservant son audace. Il doit arrêter de multiplier les dribles dans des situations dangereuses et savoir être décisif dans les moments importants. Il doit épurer son jeu. Devenir plus mature. Quelque part plus ennuyeux, moins surprenant, plus adulte, sinon, malheureusement, il restera éternellement un futur espoir...

Le 18 juillet 2012, supporteurs et journalistes parisiens viennent en nombre assister, non sans une certaine euphorie, à la présentation de la nouvelle star du PSG : Zlatan Ibrahimovic. Incarnant la nouvelle dimension du club, le géant suédois attire alors tous les projecteurs au point que personne, ou presque, ne prête attention à l'autre recrue présentée ce jour-là, un certain Marco...
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