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Liban - Décryptage

Ersal sous le poids des camps de réfugiés syriens

Si la frontière libanaise avec la Syrie au niveau de la Békaa du Nord est relativement bien tenue, c'est surtout la région de Ersal et ses alentours qui inquiètent les forces militaires, en particulier l'armée libanaise, soumise sur place à une forte pression. Chaque jour, ou plutôt chaque nuit, a son lot d'incidents, de tentatives d'infiltrations et d'arrestations, dont certaines sont importantes sur le plan des informations recueillies et au niveau de la hiérarchie des cellules terroristes.
Mais l'armée et son service de renseignements, ainsi que les SR des FSI ont beau faire de leur mieux, la situation reste inquiétante, surtout si l'on dresse un petit bilan de la présence syrienne dans la région de Ersal. Selon une source sécuritaire, il y a aujourd'hui 73 camps de réfugiés syriens autour de la localité de Ersal qui abritent près de 124 000 personnes. Sur ce total, 50 camps sont formés de plus de 250 tentes, ce qui constitue une concentration d'autant plus importante que les habitants de Ersal ne dépassent pas les 24 000.
Mais le plus grave est encore le fait que sur les 124 000 réfugiés, près du tiers appartient à la gente masculine et ces hommes, exercés au maniement des armes, sont soupçonnés d'être affiliés ou sympathisants du groupe État islamique (EI) et du Front al-Nosra. L'armée effectue de temps à autre des descentes dans ces camps et arrête des suspects, mais elle doit constamment tenir compte des considérations humanitaires derrière lesquelles se cachent souvent les sympathisants de Daech. Il arrive ainsi que certaines associations humanitaires lèvent le ton, accusant l'armée de causer des traumatismes et de semer la peur au sein des camps, alors qu'il est possible que certains terroristes dangereux s'y cachent.
Sur le plan purement militaire, l'armée a réussi, au cours des dernières semaines, à prendre le contrôle de deux collines stratégiques dans le jurd de Ras Baalbeck, mais c'est autour de Wadi Hmayed (qui surplombe Ersal) que la situation se complique. C'est dans ce secteur du jurd, proche de la frontière syrienne, que sont installés les 73 camps qui deviennent ainsi une base d'approvisionnement pour les combattants installés de l'autre côté de la frontière. L'armée a beau augmenter ses effectifs dans la région, elle ne parvient pas à fermer toutes les voies de passage et les combattants se déplacent ainsi facilement entre la frontière et les camps, visitent leurs familles et se procurent dans les camps tout ce qui manque à leur survie dans les grottes. De même, les habitants de Ersal se plaignent du comportement des combattants dans leur localité. L'armée n'ayant pas le droit d'entrer dans la bourgade, celle-ci devient après 16 heures le paradis des groupes armés qui y font la loi et rançonnent les habitants. Ils ont même installé un tribunal chérié, en principe chargé de régler leurs problèmes internes, mais qui menace les habitants des pires punitions s'ils osent émettre des critiques à l'égard des combattants. Lorsqu'ils viennent dans la capitale, les habitants de Ersal racontent ce que leur font subir les combattants alors que l'armée postée aux entrées de la bourgade ne peut rien faire contre eux.
Il y a malgré tout un aspect positif à cette situation désastreuse, c'est que désormais plus de 80 % des habitants de Ersal appuient l'armée, alors qu'il y a deux ans, ils se sentaient solidaires des réfugiés syriens et des combattants de l'opposition syrienne. Malheureusement, le sentiment de rejet qu'éprouvent aujourd'hui les habitants de Ersal à l'égard des jihadistes syriens est un peu tardif, d'autant que les réfugiés syriens sont devenus beaucoup trop nombreux pour être placés sous le contrôle des autorités libanaises.
Pourtant, dans les couloirs du Sérail gouvernemental, les appels à l'aide des habitants de Ersal résonnent comme des cris de désespoir et mettent en évidence l'incapacité du gouvernement à régler ce problème. Les ministres concernés planchent toutefois actuellement sur le dossier et cherchent à trouver des solutions au problème de la présence massive de réfugiés syriens autour de la localité. Le sujet a même été évoqué au cours de la septième séance de dialogue entre le Hezbollah et le courant du Futur, mais les points de vue restent divergents. Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a ainsi proposé de démanteler les 73 camps autour de Ersal et en particulier à Wadi Hmayed (qui est hors du contrôle de l'armée), pour distribuer les réfugiés sur d'autres points de regroupements installés dans divers endroits sur le territoire libanais. Le Hezbollah et le CPL ont refusé cette proposition, estimant qu'elle permettrait aux sympathisants de l'EI et d'al-Nosra de se déployer sur tout le territoire libanais, sous couvert de réfugiés syriens, au lieu de rester concentrés dans un espace précis. Le ministre des Affaires sociales Rachid Derbas a, lui, proposé de créer des camps de réfugiés syriens dans le Akkar, où il y a de vastes espaces non habités. Mais aucune décision n'a été prise jusqu'à présent, les responsables étant conscients du fait qu'il s'agit d'un problème grave qui ne peut pas être traité avec légèreté.
Aujourd'hui, ils sont tous d'accord pour mettre l'accent sur la menace d'instabilité que représentent les jihadistes infiltrés parmi les réfugiés, mais ils n'ont pas une vision commune pour la combattre. D'autant que toutes les solutions envisagées se heurtent au même problème : d'une part la communauté internationale ne veut pas que le Liban cesse d'accueillir des réfugiés syriens, car elle ne peut pas leur trouver un autre lieu d'asile et d'autre part ce problème ne peut pas avoir de solution radicale tant que certains pays régionaux et internationaux continuent de miser sur les combattants jihadistes pour renverser le régime syrien.

Si la frontière libanaise avec la Syrie au niveau de la Békaa du Nord est relativement bien tenue, c'est surtout la région de Ersal et ses alentours qui inquiètent les forces militaires, en particulier l'armée libanaise, soumise sur place à une forte pression. Chaque jour, ou plutôt chaque nuit, a son lot d'incidents, de tentatives d'infiltrations et d'arrestations, dont certaines sont...

commentaires (4)

Ces pays régionaux et internationaux qui refusent toute solution de relocalisation ne pourraient ils pas nous aider à en prendre un peu chez eux ? qu'ils prennent juste les civils , les bactéries on s'en occupera comme on le fait en ce moment . La binsaoudie exportatrice de bactéries n'a pas le moindre camp de refugiés chez elle , le qatar non plus et pourtant ettttt pourtannnntttt.....

FRIK-A-FRAK

12 h 24, le 11 mars 2015

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Ces pays régionaux et internationaux qui refusent toute solution de relocalisation ne pourraient ils pas nous aider à en prendre un peu chez eux ? qu'ils prennent juste les civils , les bactéries on s'en occupera comme on le fait en ce moment . La binsaoudie exportatrice de bactéries n'a pas le moindre camp de refugiés chez elle , le qatar non plus et pourtant ettttt pourtannnntttt.....

    FRIK-A-FRAK

    12 h 24, le 11 mars 2015

  • Pourquoi, maintenant que l'on connait les régions d'affrontements en Syrie, les Nations Unies ne se mettent pas d'accord avec les autorités de ce pays pour déterminer des espaces pacifiés sur le territoire syrien et y regroupent les réfugiés sous un double contrôle, Syro-Onusien...? La diplomatie libanaise aidée par la Ligue Arabe et les pays occidentaux amis devraient agir pour faciliter cette démarche, car elle sera à l'avantage de tous, à moins que les arrières pensées et les faces cachées de ce conflit interdisent stratégiquement sa concrétisation...!

    Salim Dahdah

    09 h 21, le 11 mars 2015

  • "Il y a malgré tout un aspect positif à cette situation désastreuse, c'est que désormais plus de 80 % des habitants de ces bourgades chïïtes appuient l'armée, alors qu'il y a deux ans, ils se sentaient solidaires des miliciens de ce héZébbb Per(s)cé. Malheureusement, le sentiment de rejet qu'éprouvent aujourd'hui ces habitants à l'égard de ces miliciens noircis est un peu tardif, d'autant que ces anthracites Per(s)cés sont devenus beaucoup trop nombreux pour être placés sous le contrôle des autorités libanaises." !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 38, le 11 mars 2015

  • "Le plus grave est le fait qu'à propos de ces réfugiés, près du tiers appartient à la gente masculine et ces hommes, exercés au maniement des armes sont soupçonnés d'être affiliés-sympathisants du satané fakîdio-bääSSdiotisme. L'armée effectue de temps à autre des descentes dans ces camps et arrête des suspects, mais elle doit constamment tenir compte des considérations humanitaires derrière lesquelles se cachent souvent les sympathisants de ce fakihisme aSSadique. Il arrive ainsi que certaines associations humanitaires lèvent le ton, accusant l'armée de causer des traumatismes et de semer la peur au sein des camps, alors qu'il est possible que certains terroristes Takfiristes fakkihistes dangereux s'y cachent...."

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 24, le 11 mars 2015

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