Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a critiqué jeudi l'Onu et les grandes puissances pour leur gestion de la crise en Syrie, déplorant l'absence "d'une stratégie claire".
"Malheureusement, la communauté internationale n'avait pas de plan A jusqu'à maintenant, et elle a encore moins de plan B", a-t-il déclaré à des journalistes qui l'interrogeaient sur une solution de rechange au cas où le médiateur de l'Onu, Staffan de Mistura échouerait.
M. de Mistura tente d'obtenir un cessez-le-feu localisé à Alep (nord de la Syrie) en prélude à un règlement politique du conflit. "Mais le régime n'a jamais respecté les cessez-le-feu et à Alep il n'a pas tenu ses promesses", a fait valoir M. Davutoglu.
"Nous avons entendu des propositions, mais ni le Conseil de sécurité, ni la communauté internationale n'avaient une stratégie claire en ce qui concerne le crise syrienne", a-t-il affirmé.
Il a demandé que "la communauté internationale fasse davantage pour résoudre (cette) crise" et il a mis en garde contre la tentation de laisser le régime syrien "profiter de la présence" de l'Etat islamique pour acquérir une légitimité.
La Turquie s'oppose au régime de Bachar el-Assad et a accueilli près de deux millions de réfugiés syriens. Mais elle a été critiquée pour son soutien aux groupes rebelles les plus radicaux et pour la porosité de sa frontière par où passent des combattants étrangers.
M. Davutoglu a rejeté ces critiques, soulignant que son pays "faisait face à de grands défis". Il a réclamé "une plus grande coopération en matière de renseignement" pour permettre à Ankara de bloquer l'entrée des apprentis jihadistes et de les expulser.
Interrogé sur ces propos, le porte-parole de l'Onu, Stéphane Dujarric, a estimé que les critiques ne s'adressaient pas au secrétaire général Ban Ki-moon, mais plutôt au Conseil de sécurité. Il a réaffirmé que M. de Mistura "poursuivrait ses efforts pour faire cesser la violence".
Le Conseil de sécurité est profondément divisé entre les Occidentaux, qui veulent le départ de Bachar el-Assad, et la Russie et la Chine qui le protègent.
A propos de l'aide qu'Ankara fournit aux forces irakiennes qui tentent de reprendre la ville stratégique de Tikrit au groupe Etat islamique (EI), M. Davutoglu a souligné qu'il "ne s'agissait pas d'armes mais d'équipements".
Le ministre turc de la Défense Ismet Yilmaz, en visite mercredi à Bagdad, a confirmé que la Turquie offrirait une assistance logistique et de renseignements aux forces irakiennes.
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