Un premier avion iranien est arrivé hier à Sanaa, au lendemain de la signature d'un accord entre Téhéran et des responsables de l'aviation de la capitale yéménite, contrôlée par la milice chiite des houthis, a constaté l'AFP.
L'appareil de la compagnie Mahan Air est arrivé à Sanaa avec à son bord une équipe du Croissant-Rouge iranien et des caisses de médicaments, a précisé un responsable de l'aviation yéménite. Il a ajouté que des diplomates iraniens étaient présents pour accueillir ce vol, le premier entre les deux pays depuis des années. L'agence officielle Saba, contrôlée par les houthis qui sont entrés dans Sanaa en septembre et ont renforcé leur emprise sur la capitale en janvier, a indiqué que le Yémen et l'Iran ont signé durant le week-end un accord de coopération aéronautique. Signé à Téhéran entre l'Autorité de l'Aviation civile yéménite et son homologue iranienne, cet accord autorise Mahan Air et la compagnie Yemenia à assurer 14 vols chacune par semaine. En outre, selon Saba, une délégation houthie menée par un membre de son conseil politique, Saleh al-Sammad, devait se rendre hier à Téhéran pour une visite qualifiée d' « officielle » et destinée à « renforcer la coopération, notamment économique et politique, entre les deux pays ».
Sanaa, ville occupée
Pour sa part, le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a qualifié l'accord avec l'Iran d'« illégal » et promis de demander des comptes à ceux qui l'avaient signé, a indiqué un membre de son entourage. Il a tenu ces propos en recevant des dizaines de dignitaires des différentes provinces. « Nous avons choisi de venir à Aden après que les houthis ont occupé la capitale Sanaa. Venir à Aden ne signifie pas revenir à la partition du pays, comme le prétendent certains, mais préserver la sécurité et la stabilité du Yémen », a ajouté le président, qui a accusé à plusieurs reprises l'Iran de soutenir les houthis. M. Hadi a également réaffirmé son « rejet de tout ce qui s'est passé à Sanaa en disant qu'il s'agit d'un coup d'État dans tous les sens du terme ». Il a annoncé son intention de « faire face aux houthis », a indiqué un participant Naji Hanichi, représentant du Parti socialiste de la province de Marib.
Sur le terrain, trois combattants présumés d'el-Qaëda ont été tués samedi dans une attaque menée par un drone au Yémen, alors que des heurts ont opposé soldats et séparatistes sudistes dans le sud du pays plongé dans le chaos. Toujours dans le sud du pays, neuf soldats yéménites ont été blessés dans des heurts avec des hommes armés de la branche radicale du Mouvement sudiste dans la région de Hbayline, dans la province de Lahej, selon des sources locales. Les éléments séparatistes ont tiré sur trois véhicules militaires et des échanges de tirs s'en sont suivis.
commentaires (5)
Ou, quand le cave tente désespérément de se rebiffer !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
08 h 39, le 03 mars 2015