Benjamin Netanyahu s'est envolé hier pour les États-Unis à dessein de torpiller le règlement entre Téhéran et les grandes puissances au moment où John Kerry se prépare à un nouveau cycle de discussions en Europe. « Je pars à Washington pour une mission fatidique, historique même. J'ai le sentiment d'être l'émissaire de tous les citoyens d'Israël, même de ceux qui sont en désaccord avec moi, et de tout le peuple juif », a dit M. Netanyahu sur le tarmac de l'aéroport de Tel-Aviv. Réagissant à cette visite, le secrétaire d'État américain a affirmé avant son départ pour l'Europe que le « Premier ministre d'Israël est bien sûr le bienvenu pour parler aux États-Unis », précisant que Washington n'a « jamais eu dans l'histoire une relation plus étroite qu'aujourd'hui avec Israël, en termes de sécurité ». Il a néanmoins émis le souhait que Benjamin Netanyahu ne se livre pas à un « cirque politique ». Le secrétaire d'État américain a déclaré qu'il ne pouvait pas promettre la conclusion d'un accord sur le nucléaire iranien, mais il a plaidé pour qu'on laisse à la diplomatie le « bénéfice du doute » pour tenter d'éviter une solution militaire.
Tensions avec l'administration Obama
Furieuse de cette visite organisée dans son dos entre le Premier ministre israélien et le speaker de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, la Maison-Blanche a exclu toute rencontre. Le motif officiellement invoqué par le président Obama est la trop grande proximité des élections législatives israéliennes, le 17 mars. Pas question, a-t-il expliqué, de donner l'impression qu'il s'immisce dans la campagne électorale. Le vice-président Joe Biden, qui assiste traditionnellement aux discours de dirigeants étrangers, sera absent en raison d'un déplacement à l'étranger opportunément organisé au même moment. John Kerry sera également hors des États-Unis.
M. Netanyahu devrait prononcer un discours mardi pour exhorter le Congrès à voter de nouvelles sanctions contre l'Iran, et ce, même si Obama a indiqué qu'une telle législation saboterait les discussions avec Téhéran et qu'il userait de son droit de veto pour la mettre en échec. Ce discours menace de dégrader un peu plus ses relations avec Barack Obama. M. Netanyahu doit également faire un discours aujourd'hui lors de la conférence annuelle du lobby pro-israélien Aipac.
commentaires (4)
Caduc....
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
16 h 14, le 02 mars 2015