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Syrie : HRW dénonce l'utilisation intensive de barils d'explosifs

Le régime syrien a mené des centaines de raids aériens contre des zones rebelles depuis un an en Syrie, y compris en utilisant des barils d'explosifs en violation des résolutions de l'ONU, affirme Human Rights Watch.

L'organisation de défense des droits de l'homme appelle le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer à Damas un embargo sur les armes pour l'empêcher de poursuivre cette campagne de bombardements.

Dans un rapport publié mardi, HRW recense des centaines d'attaques dans les gouvernorats d'Alep (nord) et de Deraa (sud) qui ont fait des milliers de morts et blessés civils, en se fondant sur des témoignages et des photos et vidéos aériennes. Selon HRW, les raids ont touché 450 sites dans dix localités tenues par l'opposition armée à Deraa et plus de 1 000 à Alep entre le 22 février 2014 et le 25 janvier 2015. Une partie des dégâts correspond à ceux faits habituellement par des barils d'explosifs.

Des vidéos sur internet montrent aussi des hélicoptères, que seule l'armée du régime possède, larguant des barils d'explosifs sur des zones résidentielles d'Alep, de Deraa et de Dael (sud). HRW a pu recouper ces images avec la localisation de sites touchés. Des habitants de la région de Deraa ont aussi indiqué avoir assisté à des largages de barils d'explosifs et des médecins en Jordanie ont affirmé que les victimes de ces largages qu'ils traitaient étaient pour la plupart des femmes et des enfants.

Le rapport fait aussi état de bombardements contre des hôpitaux dans les environs d'Alep en avril 2013 et dans la région de Deraa en juillet 2013 et signale que des écoles sont parfois la cible de barils d'explosifs. Le Conseil de sécurité a dénoncé dans deux résolutions, en février et juillet 2014, l'utilisation de barils d'explosifs contre les civils syriens. Dans son dernier rapport sur la situation humanitaire en Syrie, qui doit être examiné par le Conseil cette semaine, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a une nouvelle fois demandé que des mesures d'urgence soient prises pour lever les sièges dont souffrent les civils et pour mettre fin à l'utilisation de barils d'explosifs.

Ce rapport est le douzième adressé au Conseil de sécurité, profondément divisé sur cette guerre qui a fait plus de 210 000 morts et 12 millions de déplacés. Dans une récente interview à la BBC, le président syrien Bachar el-Assad a réfuté les accusations d'utilisation de barils d'explosifs par les forces gouvernementales et nié que celles-ci ciblent délibérément des civils.

HRW recommande au Conseil de sécurité d'imposer à Damas un embargo sur les armes, de décréter des sanctions ciblées contre les individus coupables d'exactions graves dans le conflit, et de saisir la Cour pénale internationale de la situation en Syrie. Pour Nadim Houry, directeur adjoint pour le Proche-Orient à HRW, les occidentaux devraient "accroître la pression sur la Russie et la Chine afin que ces deux pays cessent de bloquer une action internationale visant à lutter contre les crimes du gouvernement syrien".

Le régime syrien a mené des centaines de raids aériens contre des zones rebelles depuis un an en Syrie, y compris en utilisant des barils d'explosifs en violation des résolutions de l'ONU, affirme Human Rights Watch.
L'organisation de défense des droits de l'homme appelle le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer à Damas un embargo sur les armes pour l'empêcher de poursuivre cette...