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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

L’EI mène de nouveaux attentats meurtriers en Libye

Au moins 40 personnes ont été tuées, dont cinq travailleurs égyptiens, et 41 blessées à al-Qoba.

Des Libyens brûlent le drapeau américain durant une manifestation à Benghazi. Abdallah Doma/AFP

L'État islamique a revendiqué hier de nouveaux attentats-suicide meurtriers dans l'est de la Libye, témoignant de la progression des jihadistes dans ce pays au moment où la communauté internationale examine les moyens de lui apporter une aide.
Au moins 40 personnes ont été tuées, dont cinq travailleurs égyptiens, et 41 blessées à al-Qoba, à quelques dizaines de kilomètres du bastion libyen des jihadistes, Derna, selon un responsable local de sécurité et des secouristes. Deux explosions ont visé un commissariat de police et les environs du domicile du président du Parlement reconnu par la communauté internationale, Aguila Salah Issa, selon des témoins, et la troisième une station-service bondée. La branche libyenne de l'EI a rapidement revendiqué l'attaque dans un communiqué publié sur Twitter, mais n'a fait état que de deux attentats, menés par deux kamikazes dont elle a publié des photos.

Représailles
Dans son bref communiqué, le groupe affirme que les kamikazes ont « tué et blessé des dizaines » de personnes pour « venger le sang de nos musulmans à Derna », visé cette semaine par des raids aériens libyens et égyptiens. Pour rappel, Le Caire a mené ces frappes pour se venger de la décapitation des 21 coptes dont l'immense majorité était égyptiens. L'Égypte a orchestré ces représailles en coordination avec les forces du général controversé Khalifa Haftar, à la tête d'une coalition soutenue par le Parlement et le gouvernement reconnus par la communauté internationale, qui siègent dans l'est du pays.
Un autre gouvernement et un autre Parlement, dominés par la coalition de milices, dont certaines islamistes, Fajr Libya, leur disputent le pouvoir. Dans son communiqué, l'EI affirme avoir visé une « cellule des opérations » du général Haftar, dont les forces contrôlent al-Qoba, et qui a lancé en mai 2014 une offensive contre les « groupes terroristes » dans l'est du pays. Depuis, des combats opposent ses forces aux groupes islamistes et jihadistes qui sévissent dans cette région orientale.

Progression de l'EI
Depuis la chute en octobre 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après huit mois de révolte populaire, les attentats se sont multipliés en Libye, mais n'avaient que rarement été revendiqués. Ces attaques visaient notamment des sites militaires ou de la police, mais rarement la population civile comme c'est le cas à al-Qoba, où la plupart des victimes se trouvaient dans une station-service, faisant la queue pour se ravitailler en essence, en raison d'une pénurie de carburant dans la ville. Alors que la situation était déjà très confuse dans ce pays riche en pétrole, morcelé et dont des zones entières sont sous la coupe de milices, elle devient de plus en plus inquiétante avec la progression de l'EI, qui préoccupe l'ensemble de la communauté internationale. L'Italie, distante d'à peine quelques centaines de kilomètres, a ainsi affirmé craindre que des jihadistes ne se cachent parmi les milliers de migrants clandestins qui affluent sur ses côtes. Aussi, Rome et Le Caire avaient demandé une intervention militaire pour mettre fin à la présence jihadiste en Libye. Mais alors qu'une coalition internationale menée par les États-Unis mène des frappes aériennes contre l'EI en Syrie et en Irak, l'immense majorité des pays occidentaux ont en revanche affiché leurs réticences à intervenir en Libye, affirmant privilégier une solution politique. Cela dit, une nouvelle réunion de dialogue sur l'avenir politique de la Libye doit se tenir la semaine prochaine au Maroc, à l'invitation de la Mission d'appui des Nations unies en Libye a-t-on appris hier auprès de députés impliqués dans les discussions. La Maison-Blanche a de son côté estimé que « le meilleur moyen de contrer (les) terroristes est d'aider les Libyens à trouver le consensus dont ils ont besoin ».
Enfin, près de 200 Égyptiens fuyant la Libye ont pu prendre hier la route vers l'aéroport tunisien de Djerba après avoir été un temps bloqué par des manifestants réclamant des projets de développement au gouvernement tunisien, selon des correspondants de l'AFP sur place.

L'État islamique a revendiqué hier de nouveaux attentats-suicide meurtriers dans l'est de la Libye, témoignant de la progression des jihadistes dans ce pays au moment où la communauté internationale examine les moyens de lui apporter une aide.Au moins 40 personnes ont été tuées, dont cinq travailleurs égyptiens, et 41 blessées à al-Qoba, à quelques dizaines de kilomètres...

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