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Économie - Liban - Interview

Liban Cinéma plaide pour des exonérations fiscales

La directrice de la fondation, Maya de Freige, propose des pistes pour soutenir les sociétés de production.

Maya de Freige défend un projet de loi qui vise à exonérer de 50% l’impôt sur le revenu dû par l’ensemble des sociétés de production enregistrées au Liban.

Vous défendez un projet de loi destiné à soutenir financièrement les professionnels du cinéma libanais. Sur quoi porte-t-il exactement ?

Il vise à exonérer de 50 % l'impôt sur le revenu dû par l'ensemble des sociétés de production enregistrées au Liban et celles qui y seront fondées dans un délai de trois ans suivant l'approbation de la loi. L'idée de ramener cet impôt de 15 % à 7,5 % a été confortée par des experts venus à Beyrouth en 2013 dans le cadre du programme Euromed Audiovisuel III.
L'amendement en ce sens du décret-loi n° 144, relatif à l'impôt sur le revenu et datant de 1959, a été présenté par le ministre des Finances et approuvé par le gouvernement en novembre dernier. Il doit être examiné par les commissions parlementaires avant d'être avalisé par l'Assemblée, qui ne se réunit que de manière exceptionnelle. Nous allons donc tenter de l'inscrire, avec d'autres projets de loi, à l'ordre du jour d'une prochaine réunion extraordinaire.

Quelles autres pistes explorez-vous pour assurer cet appui financier ?

Nous souhaitons que le cinéma entre dans le champ de la circulaire n° 331 de la Banque du Liban. Adoptée en août 2013, cette circulaire autorise les banques commerciales à investir dans l'économie de la connaissance, ce qui couvre, à mon avis, la production de longs métrages, surtout lorsque cela s'accompagne d'une diffusion transmédia.
Sur un troisième front, nous examinons avec l'Autorité de développement des investissements (Idal) la possibilité d'inclure la production de films dans la liste des secteurs subventionnés à travers des incitations fiscales, dont une exemption sur dix ans de l'impôt sur le revenu, et des facilitations administratives. Seules les plus grosses sociétés pourront en bénéficier, même si nous cherchons à adapter ces critères à l'échelle de toutes les boîtes de production.

Combien pèse la production cinématographique libanaise sur le plan économique ?

Le secteur est désormais en pleine effervescence, en dépit du contexte politique et sécuritaire actuel et de l'absence de soutien de la part de l'État. Quelque 24 longs métrages (fictions et documentaires) ont été produits au Liban en 2013, contre seulement quatre en 2004. Cela représente un investissement total d'environ 11 millions de dollars, contre quatre millions neuf ans plus tôt, soit presque le triple.Le nombre de sociétés de production a également augmenté, même s'il reste relativement modeste; nous comptons désormais une dizaine de PME dans ce secteur. En termes d'emplois, nous sommes passés de 279 à 1 234 personnes mobilisées pour ces productions, ce qui représente une hausse de plus de 340 % en neuf ans. Cette croissance, rapportée à la fréquentation des salles, est encore plus exponentielle. Le nombre de spectateurs de films libanais a en effet bondi de 23 500 à 617 850 durant cette période.
Ces chiffres révèlent l'importance du potentiel local et celui de l'appui financier nécessaire à son entretien et son développement.




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