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Moyen Orient et Monde - Irak/Syrie

Le Conseil de sécurité entend sérieusement asphyxier l’EI

Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté hier à l'unanimité une résolution visant à asphyxier les groupes jihadistes comme l'État islamique (EI) et le Front al-Nosra, qui tirent des millions de dollars du pétrole, du trafic d'antiquités et de rançons.
Le texte, présenté initialement par la Russie, a été coparrainé par les principaux acteurs de la crise syrienne (États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Syrie, Iran, Irak, Jordanie). Il rappelle aux États l'obligation de s'abstenir de toute transaction pétrolière directe ou indirecte avec l'EI et de geler les avoirs financiers du groupe. Le Conseil leur demande de signaler à l'Onu lorsqu'ils saisissent du pétrole brut ou raffiné venu de zones tenues par les jihadistes en Syrie et en Irak. Il étend à la Syrie l'interdiction de faire commerce de biens culturels volés, qui s'appliquait déjà à l'Irak. En outre, il recommande de mieux contrôler les mouvements des camions et avions dans les zones tenues par l'EI, susceptibles de transporter des marchandises volées (or, produits électroniques, cigarettes). Cette recommandation s'adresse en particulier à la Turquie, principal point de passage. Mais le Conseil ne reprend pas la recommandation d'experts de l'Onu de saisir les camions-citernes passant des zones tenues par l'EI aux pays voisins. La nouvelle résolution « va resserrer un peu l'étau et montrer la détermination du Conseil même si son impact à court terme est difficile à évaluer », explique un diplomate occidental. Il juge cependant « positif » que la Russie soit à l'origine de cette initiative. Mais faire appliquer ces décisions ne sera pas facile vu le nombre d'intermédiaires qui trafiquent avec les jihadistes. En outre, le représentant permanent de la Syrie auprès de l'Onu, Bachar Jaafari, a déclaré mercredi à la chaîne LBCI qu'un trafic en masse d'objets d'antiquités syriennes avait lieu à travers le Liban. « Quelques objets ont néanmoins été rendus via les douanes libanaises et l'Unesco », a-t-il expliqué. Selon un rapport présenté à l'Unesco par Maamoun Abdulkarim, directeur général des antiquités et des musées de Syrie (DGAM), « les musées d'Alep, de Deir ez-Zor, de Hama et de Homs ont été pris pour cible durant les combats ».

L'EI s'empare d'al-Baghdadi
Pour rappel, selon un rapport de l'Onu datant de novembre, les jihadistes gagneraient de 850 000 à 1,65 million de dollars par jour en vendant du pétrole à des intermédiaires privés. Mais certains experts estiment que ces revenus ont diminué de moitié à la suite des bombardements menés par la coalition et de la baisse du prix du brut sur les marchés. Cette résolution très technique, qui s'applique aussi à d'autres groupes extrémistes comme le Front al-Nosra, est placée sous le chapitre 7 de la Charte de l'Onu. Celui-ci prévoit la possibilité de sanctions pour les récalcitrants. Le Conseil recommande aussi une nouvelle fois de ne pas verser de rançon en cas d'enlèvement mais plusieurs pays européens, dont la France, sont accusés de le faire par des voies détournées. Paris a toujours nié officiellement payer des rançons pour faire libérer ses ressortissants.
Sur le terrain, l'EI a pris hier le contrôle de la majeure partie de la ville d'al-Bagdadi, dans l'ouest de l'Irak, menaçant un camp d'entraînement de l'armée Irakienne géré par les marines américains.
Enfin, l'Irak n'a pas demandé à ses alliés étrangers de fournir des moyens en vue d'une intervention au sol, a assuré hier le ministre Irakien des Affaires étrangères en soutien des déclarations de Barack Obama qui cherche l'aval du Congrès pour une guerre contre EI. « Nous sommes au début d'une guerre majeure et la situation pourrait changer », a-t-il toutefois ajouté.
Par ailleurs, freinée dans son offensive par une tempête de neige, l'armée syrienne a bombardé hier al-Jizé et Atmane, des localités rebelles près des positions tenues par l'armée israélienne sur le plateau du Golan, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). C'est la première fois que Damas annonce officiellement que son armée est épaulée dans les combats contre les rebelles par le Hezbollah et par des officiers iraniens.
Enfin, une majorité des habitants des quartiers rebelles d'Alep, dans le nord de la Syrie, est favorable à un gel des combats proposé par le médiateur de l'Onu Staffan de Mistura, mais doute de son application, selon un sondage publié hier. Dans la partie de la ville tenue par les rebelles depuis juillet 2012, 53 % des personnes interrogées sont totalement en faveur du plan du médiateur de l'Onu, 13 % pensent qu'il faudrait même œuvrer pour des trêves similaires dans d'autres villes de Syrie, tandis que seulement 34 % sont contre. Le sondage a été réalisé par Sada Center for Research and Public Opinion et Arab Reform Initiative auprès de 975 habitants dans 13 quartiers rebelles. Les deux tiers des habitants questionnés sont des hommes et les deux tiers des personnes interrogées ont moins de 40 ans.
(Sources : agences)

Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté hier à l'unanimité une résolution visant à asphyxier les groupes jihadistes comme l'État islamique (EI) et le Front al-Nosra, qui tirent des millions de dollars du pétrole, du trafic d'antiquités et de rançons.Le texte, présenté initialement par la Russie, a été coparrainé par les principaux acteurs de la crise syrienne (États-Unis,...

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