Syrie : dans les quartiers rebelles d'Alep, majorité pour un gel des combats (sondage)

Une majorité des habitants des quartiers rebelles d'Alep, dans le nord de la Syrie, sont favorables à un gel des combats proposé par le médiateur de l'ONU Staffan de Mistura, mais doutent de son application, selon un sondage publié jeudi.

Dans la partie de la ville tenue par les rebelles depuis juillet 2012, 53% des personnes interrogées sont totalement en faveur du plan du médiateur de l'ONU, 13% pensent qu'il faudrait même oeuvrer pour des trêves similaires dans d'autres villes de Syrie, tandis que seulement 34% sont contre.

Le sondage a été réalisé par Sada Center for Research and Public Opinion et Arab Reform Initiative auprès de 975 habitants dans 13 quartiers rebelles. Les deux tiers des habitants questionnés sont des hommes et les deux tiers des personnes interrogées ont moins de 40 ans.

Pour 48% des sondés, la trêve devrait entrainer une réduction des combats alors que 38% pensent qu'elle facilitera l'aide humanitaire. Seulement 10% croient que la vie va ainsi pouvoir revenir à la normale et 9% que c'est la clé pour une solution politique globale.

Échaudés par des années de guerre, 89% des habitants pensent que la trêve ne fonctionnera pas ou sera bancale sans des règles contraignantes mais les avis sont partagés sur qui pourra les imposer. Désabusés, 77% ne croient pas que la communauté internationale pourra assurer que les parties signataires de la trêve la respecteront.

Si 30% pensent que la trêve servira le régime, et 88% que cette trêve n'entrainera pas une victoire de l'opposition, en revanche 86% des personnes interrogées craignent que cela offre une opportunité aux jihadistes du groupe État islamique et du Front al-Nosra pour établir leur pouvoir dans la ville, alors qu'ils n'y sont pas présents actuellement.

M. de Mistura avait proposé en octobre d'instaurer des zones de cessez-le-feu pour permettre la distribution de l'aide humanitaire dans cette ville divisée depuis juillet 2012 entre secteurs loyalistes à l'ouest et secteurs rebelles à l'est. Ces derniers sont menacés d'être totalement assiégés par l'armée, qui cherche à couper leur route d'approvisionnement au nord.

Selon le Arab Reform Initiative, proche de l'opposition, plus de 400 000 personnes vivent dans la partie d'Alep sous contrôle rebelle.