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Liban - Conférence

Ahmad el-Assaad au Woodrow Wilson Center : Ni deal ni coexistence avec l’extrémisme

Le chef de l'Option libanaise veut éviter à la nouvelle génération de se perdre dans « la culture de la mort ».

Ahmad el-Assaad et Haleh Esfandiari, directrice de la branche M-O du Wilson Center.

Pour combattre l'extrémisme de plus en plus rampant, il faut l'attaquer à sa racine par un travail d'éducation sur les enfants. « C'est-à-dire récupérer avant lui le terrain où il recrute les tout jeunes qui risquent d'opter pour cette voie, faute d'espoir de ressources et d'une bonne base éducative. » Ce sont là les grandes lignes développées par le chef du parti de l'Option libanaise, Ahmad el-Assaad, lors d'une conférence donnée au Woodrow Wilson Center à Washington, qui portait plus précisément sur l'association qu'il parraine : « Saving the next generation ». Une initiative désireuse d'éviter à la génération à venir de se perdre dans « la culture de la mort », en lui proposant « la culture de la vie ».
Dans son intervention, joliment intitulée « Eliminating extremism one child at a time », il a exposé clairement le fonctionnement de cette association qu'il dirige en collaboration avec son épouse Abir. Son champ d'action, les enfants de ce qu'il appelle les « ghettos » auxquels on propose, dès l'âge de 10 ans, des activités éducatives et ludiques afin d'élargir leurs horizons et de les mettre en contact avec des enfants d'autres communautés que la leur. Ils sont jusqu'à présent 500 de différentes régions du Liban (le Liban-Sud, la Békaa, la banlieue de Beyrouth et celle de Tripoli) à notamment suivre des cours d'anglais et de technologie. Ils visionnent aussi des documentaires culturels et suivent des sessions d'orientation sur le choix de leurs études et de leur carrière à venir. Et deux camps de vacance (l'un l'été, l'autre l'hiver) sont organisés à leur intention à Tannourine.

Éviter le bond en arrière
Par la suite, ceux ayant effectué une bonne scolarisation auront droit à des bourses universitaires. On en dénombre déjà 175 suivant des cursus libanais et quatre envoyés aux États-Unis. Ahmad el-Assaad explique pourquoi les États-Unis : « Pour qu'ils se familiarisent avec l'esprit de tolérance dans la diversité et la valeur du travail qui y prévalent, et pour jauger, de par eux-mêmes, le mythe du "Grand Satan". Est-il ou pas celui de la propagande ? »
Néanmoins, aux États-Unis, pays de la tolérance, le chef de l'Option libanaise reproche leur attitude des « deux poids, deux mesures » : « Ils négocient avec un pays, l'Iran, qui soutient financièrement un groupe radical, le Hezbollah, qualifié par eux-mêmes de terroriste. » M. Assaad précise à cet égard que ce soutien est estimé à une somme mensuelle de 80 à 90 millions de dollars. Il souligne qu'une politique à long terme des États-Unis pour résoudre ce problème est essentielle, parce que les décisions de cette grande puissance sont toujours suivies par les autres pays. S'ils ne bougent pas, personne ne bougera. Par ailleurs, il reconnaît que le Hezbollah a utilisé l'argent donné pour bâtir une infrastructure, ce que n'ont pas fait d'autres partis avec des sommes qui leur sont parvenues de l'extérieur.
Il ne dédouane pas pour autant les leaders de la région, qui devraient se montrer plus courageux et plus braves pour faire face au danger des ambitions de Daech. Car, selon lui, on ne peut d'aucune manière coexister avec l'extrémisme ou penser en termes de deal : « Ceux qui le croient sont naïfs, car dans ce cas on se réveillera trente ans plus tard pour trouver que l'extrémisme contrôle tout le Moyen-Orient. Un effrayant bond en arrière. »
Ahmad el-Assaad avait commencé son exposé par un retour dans le temps pour rappeler qu'il y a plus de trente ans, ce « vaudou de l'interprétation de l'islam » était inexistant et qu'une harmonie régnait entre sunnites et chiites.

Pour combattre l'extrémisme de plus en plus rampant, il faut l'attaquer à sa racine par un travail d'éducation sur les enfants. « C'est-à-dire récupérer avant lui le terrain où il recrute les tout jeunes qui risquent d'opter pour cette voie, faute d'espoir de ressources et d'une bonne base éducative. » Ce sont là les grandes lignes développées par le chef du parti de...

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