Nigeria: perpétuité annulée pour un Libanais, membre présumé du Hezbollah

Un Libanais condamné pour avoir importé des armes pour le Hezbollah a vu sa peine annulée vendredi par la Cour suprême nigériane, après avoir été condamné en novembre à la prison à perpétuité.

Talal Ahmad Roda avait été arrêté et inculpé en 2014 avec deux autres ressortissants libanais pour "terrorisme", après la découverte d'une quantité importante d'armes dans un de leurs commerces d'Abuja et à Kano, dans une maison qui abritait une "cellule" du Hezbollah.

Les trois hommes avaient été accusés d'avoir planifié des attaques contre des cibles occidentales et israéliennes au Nigeria.

Les cinq juges de la plus haute juridiction du pays ont considéré à l'unanimité vendredi que le parquet avait commis une erreur technique en jugeant M. Roda dans la capitale fédérale Abuja (centre) et non à Kano (nord), la ville où il avait été arrêté.
"La condamnation (...) du prévenu est par conséquent annulée", a déclaré le juge Musa Mohammed. On ignore pour l'instant si M. Roda a été libéré.

Les accusations de "terrorisme" qui pesaient sur M. Roda avaient été abandonnées en novembre. Mais la Haute Cour d'Abuja l'avait néanmoins déclaré coupable de complot visant à importer des armes dans le pays et condamné à la prison à vie.

Des hommes des services secrets nigérians avaient escorté des journalistes à Kano fin mai pour leur montrer un bunker où une grande quantité d'armes était cachée.

Le chef des services de renseignements à Kano, Bassey Etang, avait décrit ce lieu comme "un arsenal du Hezbollah". La déclaration avait suscité des interrogations sur l'intérêt du puissant groupe chiite à importer ces armes au Nigeria.

Des agents du renseignement nigérians avaient dit enquêter sur de possibles liens entre le groupe islamiste nigérian Boko Haram et le Hezbollah, mais plusieurs experts ont exprimé de sérieux doutes sur de tels liens.

Comme plusieurs pays ouest-africains, le Nigeria abrite une importante communauté libanaise.