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Moyen Orient et Monde - Jihadisme

L’EI revendique l’exécution de l’otage japonais

Libération du second otage exigée ; Tokyo déterminé à « ne pas céder face au terrorisme ».

Le Japon exige la libération du second otage, le journaliste Kenji Goto. Yuya Shino/Reuters

L'État islamique a revendiqué hier l'exécution d'un otage nippon, réclamant que soit relâchée une jihadiste en échange de la libération du deuxième Japonais aux mains du groupe dont les actes suscitent une vague d'indignation internationale. « L'État islamique (...) a exécuté l'otage japonais Yukawa après l'expiration du délai donné au Japon », a annoncé la radio du groupe, al-Bayan, dans un enregistrement sonore mis en ligne sur YouTube, au lendemain de la diffusion d'une vidéo annonçant sa mort. Des doutes avaient initialement été émis sur l'authenticité de cette première vidéo, mais le gouvernement japonais l'avait finalement estimée crédible dimanche.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a qualifié hier d'« ignoble et impardonnable » le meurtre de cet otage, exigeant « la libération immédiate » du deuxième homme aux mains des jihadistes. « Une telle action terroriste est ignoble et impardonnable, je la condamne avec la plus grande fermeté », a déclaré M. Abe cité par l'AFP, exprimant ses condoléances à la famille de son compatriote assassiné, Haruna Yukawa, et exigeant de nouveau que soit relâché « sans délai » l'otage restant, le journaliste Kenji Goto, probablement capturé par l'EI fin octobre.

Barack Obama, qui a réagi le premier, a assuré que les États-Unis se tenaient « aux côtés de leur allié japonais pour traduire ces meurtriers en justice et mener des actions pour affaiblir et au final éliminer l'EI ». L'Union européenne a réprouvé par la voix de sa représentante de la diplomatie Federica Mogherini « l'idéologie et les actions de cette organisation violent toutes les valeurs et droits universels ». Comme plusieurs dirigeants européens, le président français François Hollande a condamné cet « assassinat barbare ». Il a salué « l'engagement déterminé du Japon dans la lutte contre le terrorisme international et son rôle actif en faveur de la paix au Moyen-Orient ». Le Conseil de sécurité de l'Onu a de son côté denoncé cet acte « haineux et lâche ».

Déterminé à ne pas céder

Le nouveau document mis en ligne par la radio de l'EI, très bref, reprend une exigence déjà formulée dans l'enregistrement diffusé samedi : la libération de Sajida al-Rishawi, une kamikaze irakienne condamnée à mort et emprisonnée en Jordanie.
« Le deuxième otage (Kenji Goto) appelle ses proches à faire pression sur le gouvernement (japonais) pour relâcher notre sœur Sajida al-Rishawi, détenue dans les prisons des oppresseurs en Jordanie, en échange de sa libération », est-il dit. Aucune mention n'est faite des 200 millions de dollars initialement réclamés par l'EI, avec un ultimatum qui expirait vendredi. La vidéo diffusée samedi, d'une durée de près de trois minutes, montrait une image fixe de M. Goto en tunique orange tenant une photo de ce qui semble être le corps décapité de M. Yukawa. Le tout est accompagné d'un message en anglais prétendument lu par l'intéressé qui blâme M. Abe de ne pas avoir versé la rançon exigée.

Le gouvernement nippon, qui subit aussi la pression des dirigeants étrangers pour ne rien lâcher, a sans cesse réaffirmé sa détermination à « ne pas céder face au terrorisme », ainsi que son engagement à le combattre, avec d'autres pays, même si le Japon ne peut agir que par des moyens non militaires. « Notre position n'a pas changé », a redit hier le porte-parole du gouvernement japonais. Leur priorité est désormais de « tout faire pour que Kenji Goto soit relâché au plus vite », en sollicitant « l'aide d'autres nations, à commencer par la Jordanie » où est détenue Sajida Rishawi, l'Irakienne condamnée à mort dont l'EI a réclamé la libération dans la nouvelle vidéo. Enfin, les spécialistes de l'islam et des médias insistent aussi sur le rôle-clé que pourrait jouer la Turquie.


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