Les parents du journaliste américain James Foley ont estimé vendredi que les Etats-Unis et les autres pays dont le groupe Etat islamique (EI) détient en otage des ressortissants devront "tôt ou tard" négocier avec les jihadistes s'ils veulent tenter de les sauver.
"Au bout du compte, je pense que nous aurons à négocier. Cette situation ne va pas se régler par des interventions militaires donc tôt ou tard, il va bien falloir parler", a déclaré John Foley, le père du reporter décapité en août par l'EI, sur la radio française Europe 1.
"Bien évidemment, tout ceci doit amener notre pays et d'autres pays à réexaminer les politiques qui s'appliquent en matière de négociations notamment avec les terroristes", a également jugé son épouse Diane, au cours du même entretien.
Le couple était interrogé sur la façon pour les Etats-Unis de tenter de sauver le travailleur américain Peter Kassig, dernier otage occidental en date que les jihadistes menacent d'exécuter. Washington a toujours refusé le paiement de rançons pour libérer des otages et Mme Foley avait affirmé le mois dernier avoir eu le sentiment que les efforts de la famille en faveur de son fils avaient été perçus comme une "gêne" par l'administration américaine.
"Je pense que notre gouvernement a fait de son mieux pour trouver un moyen de libérer notre fils", a affirmé Diane Foley vendredi. Tout en jugeant "difficile de savoir" si le versement d'une rançon aurait permis de le sauver, John Foley a estimé que "ça ne coûtait rien de négocier en tous cas, d'essayer d'entrer en pourparlers" avec l'EI. "Ces gens-là ont besoin d'être compris (...) Je pense que nous devons parler avec eux, nous devons les étudier", a renchéri son épouse.
Kidnappé en novembre 2012 dans le nord de la Syrie, James Foley avait couvert le soulèvement contre le régime de Bachar el-Assad pour le groupe américain GlobalPost, l'Agence France-Presse (AFP) et d'autres médias. Il a été le premier otage occidental décapité par le groupe jihadiste, le 19 août.
Les parents de James Foley sont en France à l'occasion d'un hommage rendu à leur fils et aux autres journalistes tués ces derniers mois dans des zones de conflit, lors de la remise du Prix Bayeux des correspondants de guerre.
"Au bout du compte, je pense que nous aurons à négocier. Cette situation ne va pas se régler par des interventions militaires...