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Liban - Parlement

Après la sécurité des aliments, Bou Faour s’attaque à la loi antitabac

Le projet de loi sur la sécurité sanitaire des aliments, approuvé hier par les commissions parlementaires mixtes, devra figurer à l'ordre du jour de la prochaine séance plénière.

Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, et le vice-président de la Chambre, Farid Makari, en pleine conversation. Photo Nasser Trabulsi

La campagne pour l'hygiène alimentaire lancée en novembre dernier par le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a tenu ses promesses. Hier, les commissions parlementaires mixtes ont approuvé le projet de loi sur la sécurité sanitaire des aliments, communément appelé projet de loi Bassel Fleyhane, « le premier à avoir proposé une telle idée », comme l'a précisé le Dr Atef Majdalani, président de la commission parlementaire de la Santé et président de la sous-commission parlementaire chargée d'étudier ledit projet de loi.
L'étape suivante consistera à placer ce projet de loi à l'ordre du jour de la prochaine séance plénière afin qu'il soit voté, a expliqué le Dr Majdalani, au cours d'une conférence de presse conjointement tenue avec le ministre Bou Faour, au terme de la réunion des commissions parlementaires mixtes. « Nous avons commencé à prendre les mesures nécessaires pour assurer l'application de la loi », a-t-il déclaré, saisissant l'occasion pour revenir sur la loi 174 sur l'interdiction du tabac, dont l'application laisse à désirer. « L'aboutissement à cette loi a nécessité de longues années de dur labeur et de confrontations avec de nombreuses parties, mais nous avons réussi à la faire voter, parce que nous sommes convaincus qu'elle est nécessaire d'un point de vue de santé publique, a-t-il affirmé. Or nous constatons aujourd'hui que les ministères concernés par l'application de cette loi, à savoir l'Économie, la Santé et le Tourisme, la négligent notamment dans les restaurants, les boîtes de nuit, les cafés et d'autres endroits touristiques. »
« À quand la santé des gens continuera-t-elle à être prise à la légère ? » s'est demandé encore le Dr Majdalani, rappelant qu'au Liban, le tabagisme est à l'origine de plus de 3 500 décès par an et coûte au Trésor plus de 400 millions de dollars en soins. « Cela n'est pas acceptable, s'insurge-t-il. Le Parlement ne promulgue pas des lois pour que les ministères les rangent dans leurs tiroirs. » Et d'insister que « la loi sur la sécurité sanitaire des aliments est devenue une réalité proche ». « Nous aurons bientôt une loi moderne pour protéger notre alimentation de la fourche à la fourchette, a-t-il conclu. Et nous veillerons à ce qu'elle soit bien appliquée. »

« Nous lui enverrons un PV... »
De son côté, M. Bou Faour a estimé que « les lois et les mesures sont une garantie pour la pérennité de cette campagne » sur l'hygiène alimentaire. Il a noté dans ce cadre que la mouture finale « équilibrée » du texte a permis de préserver les prérogatives des ministères concernés d'une part et celles de la Commission libanaise pour la sécurité sanitaire des aliments d'autre part. Réitérant que « cette campagne n'est pas passagère », M. Bou Faour a, en réponse à une question sur les raisons pour lesquelles aucune personne n'a encore été arrêtée dans ce cadre, affirmé que « la semaine dernière trois à quatre importants hommes d'affaires libanais ont été arrêtés ». « Probablement, la justice n'a pas été rapide, mais hier j'ai rencontré le ministre de la Justice et le procureur général près la Cour de cassation, et la justice a commencé à agir », a-t-il noté.
Interrogé sur le dossier des spiritueux, M. Bou Faour a affirmé que le champ d'action de la campagne « sera élargi pour englober certaines zones cachées », ainsi que de nouveaux produits, « comme les boissons alcoolisées fabriquées au Liban et qui ne sont pas conformes aux normes de santé ».
En ce qui concerne la non-application de la loi antitabac, M. Bou Faour a souligné que « le ministère manque d'effectifs ». Il a poursuivi : « Malgré cela, il y a deux jours, des contrôleurs sanitaires ont été détachés à cet effet, parce que certains restaurants et établissements pensent à tort que si le gouvernement est préoccupé par la campagne pour l'hygiène alimentaire, il est permis de fumer dans ces endroits. Nous allons effectuer des descentes dans les restaurants pour assurer une bonne application de la loi. » Prié de commenter l'attitude du ministre de l'Intérieur qui fumait au ministère, M. Bou Faour a déclaré : « Nous allons lui envoyer un procès-verbal. Il est évident que les ministres et les députés doivent donner l'exemple. »

La campagne pour l'hygiène alimentaire lancée en novembre dernier par le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a tenu ses promesses. Hier, les commissions parlementaires mixtes ont approuvé le projet de loi sur la sécurité sanitaire des aliments, communément appelé projet de loi Bassel Fleyhane, « le premier à avoir proposé une telle idée », comme l'a précisé le Dr...

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