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Liban

La dépendance aux annonceurs et aux actionnaires

L'injonction dans laquelle se trouvent les rédactions de tenir compte de l'évolution numérique (Twitter, Facebook...) intervient dans un contexte de fragilisation des journalistes, estime Valérie Patrin Leclère.
« D'abord la dépendance aux annonceurs s'est accrue car les éditeurs, pour la plupart, doivent faire face à une baisse des achats d'espaces publicitaires. Ensuite, la dépendance aux actionnaires et aux propriétaires s'est elle aussi globalement renforcée : ils sont d'autant plus soucieux de leurs intérêts qu'ils ne gagnent plus d'argent et même en perdent de plus en plus. Donc eux aussi peuvent se croire autorisés à faire pression sur les informations produites », souligne la maître de conférences.
Pour elle, on fait semblant de penser que le journaliste n'a qu'à faire le petit effort de twitter ses infos pour contribuer à leur visibilité. « Mais ce n'est pas un simple geste! Être présent sur les réseaux sociaux, c'est un travail de longue haleine, qui prend énormément de temps, qui ne s'arrête pas aux heures de travail. Quand un journaliste passe plusieurs heures par jour sur les réseaux sociaux, comment ne pas se poser la question du temps qui ne sera pas consacré à l'enquête, à discuter avec des sources, à croiser, à recouper, à prendre le temps de creuser une piste, dans un travail invisible et pourtant absolument nécessaire et essentiel », poursuit Valérie Patrin Leclère.
Comment défendre la spécificité des médias d'information? « En défendant la cause des journalistes. En assumant la responsabilité sociale du média qui informe, qui met en forme, qui cherche la vérité où elle est cachée, et en revendiquant les compétences professionnelles des membres des rédactions. Les médias n'ont pas grand-chose à gagner en se battant pour être le premier à "publiciser" une information, pas plus qu'ils n'ont intérêt à être la simple caisse de résonance de ce qui est déjà public. Or c'est malheureusement ce qu'ils font ; ils ne font même plus que ça dans les fils d'info interchangeables qu'ils publient sur leur site... » souligne-t-elle.

L'injonction dans laquelle se trouvent les rédactions de tenir compte de l'évolution numérique (Twitter, Facebook...) intervient dans un contexte de fragilisation des journalistes, estime Valérie Patrin Leclère.« D'abord la dépendance aux annonceurs s'est accrue car les éditeurs, pour la plupart, doivent faire face à une baisse des achats d'espaces publicitaires. Ensuite, la dépendance...

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