Des milliers d'Arabes israéliens aux funérailles d'un bédouin mort lors de heurts avec la police

Environ 10 000 Arabes israéliens ont participé lundi aux funérailles d'un bédouin du Néguev, dans le sud d'Israël, mort la veille d'une crise cardiaque lors d'affrontements avec la police, a constaté un photographe de l'AFP.
Des heurts entre des Arabes israéliens et des policiers se poursuivaient lundi soir tandis qu'un hélicoptère de la police survolait les lieux, selon la même source.

Sami al-Zayadna, 47 ans, est décédé et au moins 25 autres Arabes israéliens ont été blessés durant des affrontements dimanche à Rahat en marge de l'enterrement d'un autre bédouin, Sami al-Jaar, 22 ans, tué la semaine dernière par des tirs de la police israélienne lors d'une opération contre un réseau de drogues.

Le porte-parole de la municipalité de Rahat, Marzouq al-Katnani, a expliqué lundi à l'AFP que "30 000 personnes avaient participé dimanche aux obsèques de Sami al-Jaar" et qu'"un accord avait été conclu avec la police afin que ses hommes ne soient présents qu'en bord de route et ne s'approchent pas du cimetière".
"Il y a ensuite eu des tirs, trois unités de police à bord de véhicule sont entrés dans le cortège et des heurts ont éclaté avec les policiers qui ont ouvert le feu et tiré des grenades lacrymogènes, faisant plus de 25 blessés", a-t-il poursuivi.

La porte-parole de la police Luba Samri a affirmé lundi qu'"une enquête avait été ouverte après que les policiers furent arrivés sur les lieux des funérailles sans coordination préalable et eurent été attaqués à coup de pierres".

Les habitants de Rahat et des environs ont entamé dimanche une grève générale et les représentants du 1,7 million d'Arabes-Israéliens, les descendants des Palestiniens restés sur leur terre à la création d'Israël en 1948, ont appelé à étendre mardi le mouvement à l'ensemble du pays.

Début novembre dans le nord d'Israël, la mort d'un jeune Arabe-Israélien sous les balles de la police avait déclenché de violents heurts pendant plusieurs jours, faisant craindre un embrasement généralisé alors que les tensions étaient déjà très fortes dans les Territoires palestiniens et à Jérusalem.