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Moyen Orient et Monde - Perspective

Ennuyeux le discours sur l’état de l’Union ? Oui, à moins que...

Selon l'article 2 de la Constitution américaine, le président Obama prononcera demain devant le Congrès une allocution très attendue. Flop ou hit ? Un éminent professeur d'histoire dissèque cette tradition.

Le président des États-Unis n’a accès au Congrès que pour ce discours annuel.

C'est à la presse qu'un célèbre professeur d'histoire, Allan Lichtman, a résumé ce non-événement, entrant ainsi directement dans le vif du sujet : « J'ai trois mots pour vous qui décrivent le discours sur l'état de l'Union. Êtes-vous prêts? Ennuyeux, ennuyeux, ennuyeux. » Les rires fusent, puis il poursuit : « Honnêtement, qui, parmi vous, se souvient du contenu de celui de l'an dernier ? »
En réalité, ce sur quoi veut insister M. Lichtman, c'est que cette présentation par le chef de l'exécutif, devant le Sénat et la Chambre des représentants réunis, de son programme pour l'année à venir peut paraître répétitive. À moins que ne soient révélées des décisions qui auront un impact sur tous les secteurs du pays. Il précise que « si la plupart du temps les discours sur l'état de l'Union n'ont pas été utilisés pour des annonces tonitruantes, il y en a eu des inoubliables ». Dont l'un remontant à 200 ans : à l'époque était née la « doctrine de Monroe ». Une doctrine dont le père était le président du même nom qui, en 1823, avait condamné toute intervention européenne dans les affaires « des Amériques » (tout le continent), de même que celle des États-Unis dans les affaires européennes.
Autre exemple : en pleine Seconde Guerre mondiale, il y a eu l'émouvant appel de Franklin Roosevelt en faveur des quatre libertés : la liberté d'expression, la liberté de religion, la liberté de vivre à l'abri du besoin et la liberté de vivre à l'abri de la peur. Quant à Ronald Reagan, dans son premier discours de l'état de l'Union, il avait redéfini la politique américaine.
Allan Lichtman cite aussi les discours ayant fait un flop : celui de Bill Clinton, entre autres, qui en 1996 avait dit « L'ère d'un grand gouvernement est terminée », alors que le budget fédéral a triplé durant son mandat. Idem pour George W. Bush et sa très mauvaise manœuvre : l'argumentation des armes nucléaires en Irak.

Tremplin pour 2016
Pour ce qui est du discours demain soir du président Barack Obama, M. Lichtman dit : « Las de pouvoir amener les républicains (qui persistent à lui faire la vie dure) à œuvrer en partenariat, il ferait mieux d'utiliser cette intervention comme tremplin pour la continuité de son parti en 2016. Par ailleurs, il a des performances à déployer sur le plan local, primordial pour les Américains. Son Affordable Care Act (le système de protection sociale,NDLR), malgré quelques couacs, a pris sa vitesse de croisière. De plus, M. Obama est en train de donner un grand coup de collier dans le domaine de la cybersécurité et d'un large accès à l'Internet, en prenant soin de le préserver des intérêts commerciaux. Sans compter le taux de chômage qui a enregistré une bonne baisse. Autres priorités, notamment en matière de politique étrangère : la campagne contre l'État islamique », explique encore M. Lichtman.
Le professeur d'histoire a même mesuré l'audimat du discours sur l'état de la nation. « Sur une population de 330 millions, ils seront demain 30 millions (sans compter les enfants) à suivre le message du président Obama, dont le premier discours avait attiré 50 millions d'auditeurs. Dans les années 90, les apparitions de Bill Clinton avaient réussi à attirer 70 millions de personnes. D'où, à présent, la nécessité de susciter plus d'intérêt pour la politique. »

Ensuite, Joni Ernst...
Rappelons que cette adresse présidentielle annuelle est prononcée, toujours en janvier, à Washington, plus exactement au Capitole, où les deux chambres (la Chambre des représentants et le Sénat) sont réunies. Comme le président ne peut entrer au Congrès sans la permission explicite de celui-ci, c'est donc là une occasion exceptionnelle de s'adresser directement à lui chaque année.
L'annonce de l'entrée du président se fait cérémonieusement par la voix du Sergeant at Arms (en charge du protocole), qui crie : « Mr/Madam Speaker, the President of the United States ! » (« Monsieur/ou Madame le Speaker, le président des États-Unis ! »).
Autre coutume : le parti opposé au président en poste a le droit de lui répondre, une fois son adresse terminée. Ainsi, cette année, le Parti républicain a choisi l'une de ses membres pour donner le point de vue opposé : Joni Ernst, la quarantaine, fraîchement élue sénatrice de l'Iowa, après avoir vaincu son adversaire démocrate, Bruce Braley.

C'est à la presse qu'un célèbre professeur d'histoire, Allan Lichtman, a résumé ce non-événement, entrant ainsi directement dans le vif du sujet : « J'ai trois mots pour vous qui décrivent le discours sur l'état de l'Union. Êtes-vous prêts? Ennuyeux, ennuyeux, ennuyeux. » Les rires fusent, puis il poursuit : « Honnêtement, qui, parmi vous, se souvient du contenu de...

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