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Culture - Initiative

Ouverture de la Philharmonie de Paris, le nouveau « Centre Pompidou de la musique »

François Hollande a inauguré, hier, la Philharmonie de Paris, le « Centre Pompidou de la musique », selon son père spirituel Pierre Boulez, après huit ans de travaux et de polémiques sur un projet jugé pharaonique, écrit Marie-Pierre Ferey de l'AFP.

Les derniers travaux de finition à l’extérieur...

Signé Jean Nouvel, le bâtiment, recouvert de 340000 oiseaux métalliques, domine comme une colline escarpée le périphérique de Paris, dans le nord-est de la capitale.
Le public pourra se promener sur le toit à 37 mètres au-dessus du parc de la Villette, du moins lorsque les travaux seront terminés.
Car le bâtiment (qui a été inauguré hier), avec un dispositif de sécurité renforcé après les attentats de la semaine dernière, est encore en chantier pour plusieurs mois.
La Philharmonie est la première salle de concert construite à Paris depuis la Salle Pleyel en 1927, si l'on excepte l'Opéra Bastille (1989), à l'acoustique réputée médiocre.
«Paris n'était pas au niveau des autres capitales, de Londres à Berlin, en passant par l'Europe du Sud, Rome, Porto, les États-Unis et l'Asie et les pays du Golfe», note son président Laurent Bayle.
Elle a bénéficié des meilleurs acousticiens mondiaux, le Néo-Zélandais Harold Marshall et le Japonais Yasuhisa Toyota. Son architecture futuriste, avec ses balcons suspendus évoquant des «nappes immatérielles de musique et de lumière», selon Jean Nouvel, met le spectateur le plus éloigné à 32 mètres du chef d'orchestre, contre 48 m pour Pleyel.
La flûtiste Florence
Souchard-Delépine est «époustouflée» par le son après une première répétition lundi soir. «J'ai rarement entendu une salle qui résonne et en même temps qui est aussi précise... Souvent la résonance, on entend comme dans une église, donc un peu imprécis, dit-elle. Là, on a vraiment l'épanouissement du son, et en même temps la précision dès le début.»
Quelque 500 musiciens (deux orchestres résidents et trois formations associées) «habiteront» cette maison de la musique, qui comprend aussi six salles de répétition, 10 studios de travail, un café, un restaurant, des bars, des ateliers pédagogiques et un espace d'exposition.

Première exposition, David Bowie
Le projet, lancé en 2006 par l'État et la ville de Paris, a vu son coût s'envoler de 200 à 386 millions d'euros. Ses détracteurs lui reprochent son gigantisme et sa localisation excentrée dans un quartier populaire alors que le public de la musique classique avait ses habitudes Salle Pleyel, dans le 8e arrondissement huppé.
«Excentrée pour qui?»: Laurent Bayle, président de la Philharmonie, défend l'implantation de la Philharmonie au bord du périphérique comme une «main tendue au Grand Paris avec ses 13 millions d'habitants».
Ce passionné, qui dirige la Cité de la musique (rebaptisée «Philharmonie 2»), veut «à tout prix combattre le vieillissement du public du classique».
La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, s'est aussi réjouie, hier mercredi, que l'établissement se situe près de «quartiers en difficulté» de la banlieue. «Le programme de la Philharmonie prévoit beaucoup d'actions pédagogiques en direction des populations pas habituées à fréquenter des salles de musique symphonique», a-t-elle fait valoir.
Il faut décloisonner le concert, estime le directeur des programmes Emmanuel Hondré: «Le week-end est un moment idéal pour créer une espèce de minifestival, où vous pouvez écouter différents genres de musique, mais aussi voir une exposition, comme en mars avec David Bowie, ou pratiquer de la musique dans des ateliers, acheter des disques, aller à la médiathèque (...) chacun fait son propre menu.»
La programmation est largement ouverte, avec 70 concerts de musiques actuelles, jazz et musiques du monde sur 270 manifestations d'ici à juin.
L'Orchestre de Paris, principal orchestre résident, a donné le premier concert hier mercredi en présence de François Hollande, avec la pianiste Hélène Grimaud, le violoniste Renaud Capuçon, la soprano Sabine Devieilhe et le baryton allemand Matthias Goerne.
Le premier week-end «portes ouvertes» propose des concerts gratuits, dont une performance de 101 pianistes dirigés par le Chinois Lang Lang, samedi à 16h00.
Laurent Bayle devra jongler avec un budget plus contraint que prévu: 30 millions d'euros au lieu de 36 initialement prévus, la ville de Paris ayant réduit de 3 millions sa
contribution.
Un million de visiteurs sont attendus «en vitesse de croisière», selon Laurent Bayle, dont la moitié pour les concerts et l'autre pour les ateliers, activités éducatives et expositions.

Marie-Pierre FEREY (AFP)

Signé Jean Nouvel, le bâtiment, recouvert de 340000 oiseaux métalliques, domine comme une colline escarpée le périphérique de Paris, dans le nord-est de la capitale.Le public pourra se promener sur le toit à 37 mètres au-dessus du parc de la Villette, du moins lorsque les travaux seront terminés.Car le bâtiment (qui a été inauguré hier), avec un dispositif de sécurité...

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