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Attentats en France: la couverture médiatique critiquée par les autorités

La couverture médiatique des attentats en France, avec notamment la photo publiée en Une d'un hebdomadaire montrant un policier exécuté par un jihadiste, a suscité samedi des réactions outrées des autorités.
Le Premier ministre Manuel Valls a vertement réagi à la publication de l'hebdomadaire de droite Le Point, qui a fait sa couverture jeudi avec une photo de petit format montrant un homme cagoulé et vêtu de noir menaçant d'un fusil à bout portant un policier à terre, qui lève les bras en signe de reddition.
Ce policier, Ahmed Merabet, a été tué par l'un des deux frères Kouachi lors de leur fuite mercredi après le massacre de neuf personnes au siège du journal satirique Charlie Hebdo à Paris et un autre policier.

"Un policier qui faisait son travail a été abattu lâchement. Et je ne vous cache pas mon dégoût qu'un hebdomadaire aujourd'hui sorte avec cette image, celle du policier abattu lâchement par des terroristes", a déclaré Manuel Valls.
Auparavant, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait dénoncé une "atteinte à la mémoire d'un policier disparu dans l'exercice courageux de ses fonctions" par la publication de cette "photographie particulièrement révoltante". Le ministre a en outre appelé "chacun à la responsabilité (...) dans l'épreuve que la France traverse face à la barbarie terroriste".

Interrogé par l'AFP, le directeur de la publication du Point, Etienne Grenelle, a affirmé que c'est précisément parce qu'elle est révoltante, que c'est un lâche assassinat d'un policier qui défendait, non seulement son pays, mais la liberté d'expression, qu'il ne faut pas l'occulter".
"La critique est légitime, moi je pense qu'il fallait le faire. D'ailleurs, le New York Times l'a fait aussi en publiant l'image à la Une sur une taille beaucoup plus grosse", a-t-il ajouté.

La polémique a commencé à chaud. Alors que les chaînes de télévision et radios suivaient vendredi minute par minute au plus près sur le terrain l'avancée des opérations des unités d'élite pour mettre un terme à deux prises d'otages simultanées, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a, fait rare, diffusé une mise en garde aux médias.
Cet organisme de régulation de l'audiovisuel a demandé aux chaînes de télévision et aux radios d'"agir avec le plus grand discernement" pour assurer la sécurité de leurs équipes et "permettre aux forces de l'ordre de remplir leur mission avec toute l'efficacité requise".

Fait tout aussi exceptionnel, la Police nationale a, elle, demandé vendredi aux internautes via son compte Twitter de ne pas perturber "le travail des policiers enquêteurs en diffusant de fausses informations ou rumeurs".
Le procureur de Paris, François Molins, a de son côté publiquement regretté vendredi la diffusion par les médias de l'identité des frères Kouachi mercredi.

Sur les réseaux sociaux, la couverture médiatique des événements vendredi, qui se sont achevées avec la mort des trois preneurs d'otages et de quatre otages, a été aussi sévèrement épinglée, notamment pour "l'information à grand spectacle" de certains médias.

La couverture médiatique des attentats en France, avec notamment la photo publiée en Une d'un hebdomadaire montrant un policier exécuté par un jihadiste, a suscité samedi des réactions outrées des autorités.Le Premier ministre Manuel Valls a vertement réagi à la publication de l'hebdomadaire de droite Le Point, qui a fait sa couverture jeudi avec une photo de petit format montrant un...