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Turquie: une journaliste néerlandaise brièvement arrêtée pour "propagande terroriste"

Une journaliste néerlandaise résidant à Diyarbakir, la principale ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie, a été détenue mardi trois heures par la police turque pour des tweets assimilés à de la "propagande en faveur d'une organisation terroriste".

Interpellée en début d'après-midi à son domicile, qui a été perquisitionné, Fréderike Geerdink a annoncé avoir été remise en liberté après avoir été interrogée au quartier général de la police antiterroriste à Diyarbakir.
"A nouveau libre. La section antiterroriste me ramène à la maison maintenant", a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Mme Geerdink avait elle-même annoncé son interpellation sur les réseaux sociaux. "La police antiterroriste turque vient de fouiller mon domicile, une équipe de huit personnes. Ils m'emmènent maintenant au poste. Accusation: +propagande en faveur d'une organisation terroriste+", avait-elle écrit.

Le représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie, Erol Onderoglu, a confirmé la brève détention de la journaliste.
"Elle était assistée d'un avocat et a été interrogée pour une série de tweets considérés comme de la propagande pour le PKK", a-t-il indiqué à l'AFP.

Considéré comme une organisation terroriste, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) mène depuis 1984 une rébellion contre l'armée turque qui a fait plus de 40 000 tués.

Journaliste indépendante, Fréderike Geerdink vit depuis 2006 en Turquie, d'où elle assure la correspondance de plusieurs médias néerlandais et internationaux.
Spécialiste de la minorité kurde, elle a écrit l'an dernier un livre sur l'attaque meurtrière conduite le 28 décembre 2012 par l'armée turque contre une colonne de contrebandiers kurdes qu'elle avait pris pour des rebelles du PKK près du village d'Uludere (Roboski en kurde), à la frontière irakienne. L'opération s'était soldée par la mort de 34 civils.

L'arrestation de la journaliste néerlandaise est intervenue au moment où le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan répétait mardi, lors d'un discours devant les ambassadeurs de Turquie, que "les médias en Turquie (étaient) plus libres que partout ailleurs dans le monde".
M. Erdogan avait déjà lancé cette formule il y a deux semaines en réponse aux critiques suscitées par l'arrestation de deux responsables de médias proches de l'organisation de son ex-allié l'imam Fethullah Gülen, accusée de "complot" contre son régime.

En visite à Ankara, le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders s'est dit "choqué" par l'arrestation de sa ressortissante et affirmé qu'il allait "évoquer personnellement la question" avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.

La Turquie est régulièrement épinglée par les ONG de défense des journalistes pour ses atteintes à la liberté de la presse, même si une récente loi a permis la remise en liberté de nombreux journalistes turcs détenus pour leurs liens avec la cause kurde.

Une journaliste néerlandaise résidant à Diyarbakir, la principale ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie, a été détenue mardi trois heures par la police turque pour des tweets assimilés à de la "propagande en faveur d'une organisation terroriste".Interpellée en début d'après-midi à son domicile, qui a été perquisitionné, Fréderike Geerdink a annoncé avoir été remise...