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À La Une - immigration

Le voyage des migrants en Italie leur coûte jusqu'à 8 000 dollars

"L'utilisation de navires marchands est une nouvelle tendance, mais rentre dans le cadre d'une situation qui ne peut plus être ignorée par les gouvernements européens", estime le directeur du bureau européen de l'UNHCR.

Pas moins de trois cargos, chargés au total de près de 2 000 personnes, hommes, femmes et enfants, en majorité originaires de Syrie, ont débarqué sur les côtes italiennes depuis le 20 décembre. REUTERS/Antonino Condorelli

Les migrants, dont près de 2 000 sont arrivés sur les côtes italiennes en moins de 15 jours, payent jusqu'à 8 000 dollars leur traversée aux trafiquants, selon les autorités italiennes rapportant les récits des clandestins.

Pour les quelque 360 migrants débarqués samedi à Corgliano en Calabre (sud) d'un cargo abandonné par son équipage, la somme s'élevait entre 4 000 et 8 000 dollars, a déclaré à la presse le préfet de Cosenza (Calabre, sud de l'Italie), Gianfranco Tomao. Ils ont embarqué le 31 décembre à bord de l'Ezadeen, un cargo destiné au transport d'animaux, après avoir rejoint la Turquie en avion, via le Liban, a-t-il précisé.
Selon le site spécialisé de suivi du trafic maritime Marinetraffic, l'Ezadeen devait en principe terminer son voyage à Sète, dans le sud de la France.

Les migrants ont expliqué que les membres de l'équipage du cargo, qui ont abandonné les commandes laissant le navire à la dérive, étaient toujours apparus le visage masqué, ce qui pourrait accréditer la thèse qu'ils n'ont jamais quitté le cargo et qu'ils se sont ensuite mêlés à la foule des migrants pour quitter le navire.
Le navire avait été repéré jeudi soir, apparemment en difficulté, à environ 80 milles (environ 150 km) au large de Crotone (Calabre). Les passagers de ce nouveau cargo fantôme ont été répartis dans différents centres d'accueil en dehors de la Calabre, selon la préfecture de Cosenza (sud).

 

(Lire aussi : Migrants : "2014 est l'année la plus meurtrière" pour la Méditerranée)


Pas moins de trois cargos, chargés au total de près de 2 000 personnes, hommes, femmes et enfants, en majorité originaires de Syrie, ont débarqué sur les côtes italiennes depuis le 20 décembre. Près de 800 avaient débarqué la nuit du nouvel an à Gallipoli, dans les Pouilles, non loin de la Calabre, après un autre voyage à bord d'un cargo, le Blue Sky M, parti de Turquie. Le 20 décembre, ils étaient également 800 à bord d'un autre cargo parti lui aussi de Turquie.


"Nouvelle tendance"
"L'utilisation de navires marchands est une nouvelle tendance, mais rentre dans le cadre d'une situation qui n'a jamais cessé et qui ne peut plus être ignorée par les gouvernements européens", a déclaré à ce propos Vincent Cochetel, directeur du bureau européen de l'UNHCR, l'agence des Nations unies pour les réfugiés.
La lutte contre les trafiquants utilisant de "nouveaux moyens" pour entrer dans l'UE sera l'une des "priorités" de l'Union européenne en 2015, a assuré vendredi un porte-parole.

 

(Lire aussi : « Je ne peux plus respirer, nous allons tous brûler comme des rats »)

 

Le mode opératoire semble à chaque fois identique. Un cargo est affrété par les trafiquants, chargé de centaines d'immigrants, essentiellement des Syriens fuyant la guerre dans leur pays. Le navire est ensuite abandonné à son sort en pleine mer Adriatique dans le cas du Blue Sky M, ou près des côtes italiennes pour l'Ezadeen. Et d'une façon ou d'une autre, les migrants ou les passeurs eux-mêmes, avertissent les autorités maritimes qui interviennent alors pour mener ces migrants à bon port.

Un voyage comme celui à bord du Blue Sky M peut rapporter plus d'un million de dollars, soit largement assez pour financer l'affrètement d'un bateau et de son équipage, avait expliqué vendredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), faisant alors état d'informations sur un paiement entre 1 000 et 2 000 dollars pour une traversée.

Les autorités italiennes s'inquiètent de cette tendance, qui si elle devait se confirmer, augmenterait significativement l'arrivée de migrants, déjà très importante. Dès le 20 décembre, les gardes-côtes italiens avaient tiré la sonnette d'alarme en dénonçant un "phénomène inquiétant" en augmentation.
En Italie, le total des arrivées pour l'année 2014 a dépassé 160 000, soit une moyenne de plus de 400 personnes par jour, dont plus de la moitié sont syriens ou érythréens.
La grande majorité arrivent à bord de canots pneumatiques ou de vieux bateaux de pêche partis de Libye, où le chaos laisse le champ libre aux passeurs.

 

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CES MARCHANDS DE LA HONTE DEVRAIENT ÊTRE ARRÊTÉS ET EXÉCUTÉS SUR LE CHAMP !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 22, le 04 janvier 2015

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Commentaires (2)

  • CES MARCHANDS DE LA HONTE DEVRAIENT ÊTRE ARRÊTÉS ET EXÉCUTÉS SUR LE CHAMP !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 22, le 04 janvier 2015

  • Ils arrivent sur la côte italienne si les trafiquants ne font pas couler le bateau. Ce fut notamment le cas le 5 septembre dernier d'un bateau parti de l'Egypte et dans lequel plus de 500 personnes, hommes, femmes et enfants ont péri. Exclusivement des Syriens -grande majorité- et des Palestiniens. Cinq à six personnes y ont survécu. Je connaissais une famille syrienne -homme, femme et deux enfants- qui s'est noyée dans ce naufrage. Pauvre peuple syrien errant dans les pays voisins , sur les routes et dans les mers. Voilà ce qu'en a fait son petit Hitler et sa dictature criminelle !

    Halim Abou Chacra

    05 h 23, le 04 janvier 2015

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