L'adoption d'enfants étrangers en forte baisse en France, du fait des restrictions des pays d'origine

Le nombre des enfants étrangers adoptés en 2014 en France devrait s'inscrire en forte baisse, d'après le ministère français des Affaires étrangères, un déclin appelé à s'amplifier du fait des restrictions d'un nombre croissant de pays aux adoptions internationales.

Le Quai d'Orsay, confirmant une information du journal Le Figaro, a indiqué samedi tabler sur "1 000 à 1 100 adoptions à l'étranger" par des parents français l'an dernier, soit quatre fois moins qu'il y a dix ans et une baisse de l'ordre de 20% par rapport à 2013.

Au 30 novembre 2014, 935 visas ont été accordés pour des enfants adoptés arrivant de l'étranger. Les données pour l'année complète seront disponibles mi-janvier, a précisé à l'AFP un porte-parole du ministère.
Pour la France comme pour les autres grands pays européens et les Etats-Unis, "le nombre des adoptions baisse régulièrement car les pays d'où sont originaires ces enfants privilégient d'autres façons d'adopter, y compris" par leurs propres habitants, a-t-il expliqué.
"Cela réduit mécaniquement le nombre d'enfants disponibles à une adoption internationale", a-t-il ajouté, soulignant toutefois que la France reste, en matière d'adoptions internationales, au quatrième rang mondial.

Selon les statistiques officielles, il faut remonter à 1980 pour passer sous le cap symbolique des 1 000 enfants étrangers adoptés en France sur une année.
Le déclin constaté en 2014 devrait en toute logique se poursuivre, soulignait samedi Le Figaro car la Russie, premier pays d'origine des enfants adoptés, à égalité avec le Vietnam, s'apprête à mettre un terme aux demandes individuelles d'adoption.
Moscou n'entend plus donner suite qu'à des dossiers présentés par des organismes agréés, chargés d'accompagner les parents dans leurs démarches et de sécuriser les processus.

En Afrique, le nombre des enfants recueillis par des étrangers devrait également chuter, le Mali fermant ses portes à l'adoption internationale et nombre d'autres pays, comme l'Éthiopie, renforçant leurs contrôles.
Si l'adoption n'était pas bloquée en République démocratique du Congo, 50 à 80 adoptions de plus auraient été réalisées en 2014, estime le Quai d'Orsay.

Après la Russie et le Vietnam, d'où arrivent 12% des enfants, les autres pays d'origine sont la Chine (7%), puis à égalité (5%) Thaïlande, Ethiopie, Colombie et Côte d'Ivoire, selon Le Figaro. Seuls 7% des enfants adoptés ont moins de 12 mois, plus de la moitié ont dépassé l'âge de trois ans lorsqu'ils sont accueillis.